L'utilisation du
microscope optique
en mycologie et lichénologie |
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Les produits chimiques indispensables
à la microscopie peuvent être obtenus une fois par an lors de la
session de microscopie qui se déroule chaque année, en février, au
laboratoire de Fontainebleau.
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8. Quelques colorants - réactifs spécifiques | |||
a) Le bleu de crésyl Ce réactif surtout connu pour le phénomène de métachromasie peut également rendre de grands services en histologie mycologique où il est capable de mettre en évidence certaines structures des revêtements piléiques (à condition que les coupes réalisées soient très fines ou réalisées par exemple à l'aide d'un microtome. On l'emploie en solution aqueuse (couleur violette) ou alcoolique (couleur bleue). Le bleu de crésyl en solution aqueuse
En solution à 0,1 - 1% dans l’eau, le bleu de crésyl est utilisé par BARAL (1992 - Etude d’ascomycètes non lichénisés) et ROUX (1994-1995 - Etude de champignons lichénicoles non lichénisés). Ces
solutions sont également utilisées en mycologie pour mettre en
évidence : Le bleu de crésyl en solution alcoolique selon Clémençon (1972)
Selon Bart Buyck (Bull. SMNF t. 105, fasc. 1) ce réactif, par ses réactions métachromatiques, permet de mettre en évidence, sur des coupes fines (sinon elles sont illisibles), les laticifères, les dermatocystides, les poils du revêtement, les incrustations sur les parois des hyphes… Ce réactif mérite d'être plus valorisé et fera très certainement partie, dans quelques temps, des produits de routine du laboratoire. Autre avantage : la présence de glycérine permet d'obtenir des préparations semi-permanentes qui permettent de comparer des préparations sans avoir à rechercher et à retravailler les exsiccata originaux. b) Les sulfo-réactifs Ces
réactifs colorent en noir certaines cystides et laticifères de
Russulaceae. Le sulfo-formol ( SF)
C'est l'acide qui est versé dans l'eau et non l'inverse pour éviter les projections. La réaction est exothermique. Le SF colore les dermatocystides et les laticifères en brun. Ce réactif peut se conserver plus d'un an en flacon bien bouché mais l'acide sulfurique est très hygroscopique et il se charge rapidement en eau ce qui modifie rapidement sa concentration. Le sulfo-benzaldéhyde (SBA)
Préparé selon la formule établie par Kühner et Romagnesi ; ce réactif ne se conserve que quelques mois, il est préférable de faire le mélange juste avant l'emploi (1 goutte de Benzaldéhyde dans 1 goutte d'acide sulfurique à 80%. Donne une coloration gris-bleu à noire. La sulfo-vanilline (SV) La vanilline est un aldéhyde qui se présente sous forme de petits cristaux blancs. Il suffit de dissoudre quelques cristaux dans une goutte d'acide sulfurique préalablement mélangée à une goutte d'eau. La dissolution demande environ 1 minute. Même action que la SBA, ce réactif donne une coloration noire. L'observation doit être assez rapide car l'acide sulfurique détruit les tissus. Remarque : l'acide sulfurique est un produit très dangereux pour le manipulateur, il provoque des brûlures graves et détruit presque toutes les substances organiques ; il est également redoutable aussi pour le matériel optique (corrosion des objectifs des microscopes). Les sulfo-réactifs doivent être utilisés avec beaucoup de précaution et uniquement lorsque cela est indispensable. La plupart des dermatocystides peuvent être observées dans le bleu de crésyl en solution alcoolique (voir article de Bart Buyck dans le bulletin de la Société Mycologique de France - tome 105, fascicule 1). c) Le carmin acéto-ferrique Il
permet la coloration des noyaux chez certaines espèces mais il est
principalement utilisé pour rechercher les granulations
carminophiles (ou sidérophiles) qui existent dans les basides des
Lyophyllées (Lyophyllum, Tephrocybe, Calocybe, Rugosomyces). Préparation du carmin acétique selon Semichon (1924)
Dans un ballon muni d'un bouchon percé d'un petit orifice, mettre l'eau puis l'acide acétique et le carmin. Saturer la solution de carmin au bain-marie. L'eau du bain-marie doit bouillir mais le contenu du ballon ne doit jamais être porté à ébullition. Après refroidissement, laisser décanter puis filtrer. Mode opératoire - Dans un verre de montre,
mettre un peu de carmin acétique et y plonger le morceau de lame.
Remarque 1 : lorsque l'on chauffe le carmin acétique il y a dégagement d'acide acétique qui est un irritant des voies respiratoires. Il est fortement conseillé de travailler sous la hotte (une hotte de cuisine peut suffire). Remarque 2 : les exsiccata doivent préalablement être réhydratés à l'ammoniaque (voir milieu de regonflage). d) Le réactif de Giemsa (on utilise le Giemsa L = Giemsa lent) Ce réactif permet la coloration des noyaux qui se trouvent dans le cytoplasme. Ces noyaux contiennent les chromosomes qui portent l'ADN caractéristique de l'espèce. Préparation du Giemsa
Dissoudre la poudre de Giemsa L dans un erlenmeyer contenant le méthanol ; mettre l'erlenmeyer sur un agitateur magnétique et placer le tout 48 heures à l'étuve à 37°C. Il est conseillé d'acheter le réactif tout préparé. Mode opératoire -
Placer le fragment de champignon dans un petit tube à essais e) La fuchsine phéniquée de ZiehlElle sert à mettre en évidence les incrustations acido-résistantes de certaines hyphes du revêtement piléique, particulièrement chez les russules douces à revêtement mat et pruineux (sauf exceptions !) Préparation de la fuschine phéniquée de Ziehl (selon Langeron) en triturant dans un mortier :
Principe de la méthode : on colore avec la fuschine pendant environ 10 minutes ; on lave avec de l'eau ; on place dans une solution d'acide chlorhydrique de faible concentration (5 à 10%) ; seules les parties résistant à l'acide resteront colorées. Cette technique est qualifiée de régressive, il y a d'abord coloration puis décoloration sélective. |
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