5. Les objectifs du
microscope optique à fond clair
par Jean-Pierre GAVERIAUX |
00. Le microscope : l'outil
indispensable au mycologue
01. Le principe de
fonctionnement du microscope optique à fond clair
02. La partie mécanique du microscope
03. Le dispositif d'éclairage
04 La partie optique :
Aberrations chromatiques et géométriques
05.
Les objectifs
06. Les condenseurs
07. Les oculaires
08. Principaux accessoires
09. Entretenir son microscope
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Les objectifs donnent une image réelle, inversée et
agrandie de l’objet. Éléments essentiels dans la constitution des
images, les objectifs sont définis par plusieurs caractéristiques,
certaines étant gravées sur le fût de l’objectif.
Pièces maîtresses du microscope, les objectifs seront manipulés
avec beaucoup de soin.
Bloc optique avec 5 objectifs Fluotar du Leica Ortholux (Didier
Lefebvre - SMNF)
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L’ouverture numérique (NA) |
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En
photographie, les objectifs sont définis par leur ouverture (2 ;
2,8 ; 4 ; 5,6 ; 8…) ; en microscopie par leur ouverture numérique,
capacité à capter les rayons lumineux diffractés (envoyés
obliquement pour simplifier à l’extrême) par l’objet éclairé.
Plus leur angle de capture est grand, plus ils
sont aptes à montrer les petits détails. Les physiciens ont ainsi
défini l’ouverture numérique par le formule :
Ouverture numérique = ON = NA (Numerical aperture) = n sin α
n = indice de réfraction du milieu dans lequel
travaille l’objectif (1 pour l’air ; 1,515 pour le verre ordinaire ;
1,515 ou 1,518 pour l’huile à immersion).
α = angle formé par l’axe de l’objectif et les
rayons extrêmes le traversant et participant à la formation de
l’image.
Plus l’objectif grandit l’image, plus son ON
augmente. Pour les objectifs 100 à immersion l’ouverture numérique
dépasse 1 (1,25 à 1,40 pour les plus performants).
OBJECTIFS |
4 x |
10 x |
20 x |
40 x |
100 x |
objectifs achromatiques |
0,10 |
0,25 |
0,40 |
0,65 |
1,25 |
objectifs semi-apochromatiques |
0,12 |
0,30 |
0,50 |
0,75 |
1,30 |
objectifs apochromatiques |
0,16 |
0,40 |
0,70 |
0,95 |
1,40 |
Ouverture numériques de différents types
d’objectifs |
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Le grandissement |
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Couramment mais improprement appelé
grossissement, le grandissement est le rapport entre la taille de
l’image formée par l’objectif et la taille réelle de l’objet (le
terme grossissement désigne un rapport entre des valeurs angulaires
et non entre des valeurs linéaires).Un anneau de couleur permet d’identifier le
grandissement de l’objectif.
Grandissement |
1 x |
2 x |
4x |
10 x |
20 x |
40 x |
50 x |
60 x |
100 x |
code coloré |
Noir |
Marron |
Rouge |
Jaune |
Vert |
Bleu clair |
Bleu clair |
Bleu cobalt |
Blanc |
Code coloré d’identification des
grandissements des objectifs pour microscope
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Ces 3 objectifs
(Nikon, Zeiss et Olympus) portent un anneau de couleur
conventionnelle, rouge
pour le x4 |
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Le type |
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Caractéristiques de l’objectif ; certaines
d’entre elles sont gravés sur le fût.
Ces indications ne sont pas standardisées mais
les termes très proches les uns des autres permettent de trouver
rapidement les principales références.
Liste simplifiée des principaux sigles et
leur signification :
A ; Achro ; Achromat =
objectifs
achromatiques
Apo ; Apochromat = objectifs
apochromatiques
DIC ; NIC = obj. pour contraste
interférentiel (Contraste de Nomarski)
ELWD = obj. pour extra longue distance
de travail
Epi = objectifs pour épi-illumination
Fl ; Fluo ; Neofluar ;
Fluotar ; Semi-apo = objectifs à la fluorine =
obj. semi-apochromatiques
Fluo-plan ; Pl-Fl =
objectifs plans semi-apochromatiques ou plans à la fluorine
G.F. = objectifs grand champ
Gly = Immersion dans la glycérine
H = pour utilisation avec une platine
chauffante.
HI = Immersion homogène
I ; Iris ; W/Iris = objectif muni d’un
diaphragme permettant la modification de l’ouverture numérique
(exemple lors de l’utilisation avec condenseur pour fond noir).
Korr ; Corr, W/Corr ; CR = objectif avec
bague permettant l’ajustement à l’épaisseur de la lamelle.
LU = Obj. (Nikon) universel pour fond
clair, fond noir, contraste de phase et lumière polarisée.
LWD = Obj. pour grande distance de
travail (Long-Working-Distance)
M = objectifs pour métallographie
(n’utilisant pas de lamelle couvre-objet).
NCG = objectifs pour observation sans
lamelle couvre-objet (No-Cover Glass)
Oil ; Oel = obj. nécessitant l’immersion
dans l’huile.
P ; Pol = objectifs spéciaux pour
lumière polarisée
P ; Pol ; SF = objectif
sans contrainte (strain free) utilisé pour avoir une lumière
polarisée de haute qualité.
Ph ; Phaco = objectifs pour
contraste de phase en association avec un condenseur spécial
Plan ; Pl ; NPl =
objectifs planachromatiques
Planapo ; Apoplan = objectifs
planapochromatiques
SLWD = obj. pour très longue distance de
travail (Super-Long-Working-Distance).
UPLAN = Obj. (Olympus) universel pour
fond clair, fond noir, contraste de phase et lumière polarisée.
UV = obj. ayant un traitement
particulier des surfaces des verres spéciaux afin de permettre le
travail dans l’ultraviolet (λ < 400 nm).
Water ; WI ; Wasser = Immersion dans
l’eau.
Les lettres sont noires pour les types
standards, rouges pour les objectifs destinés à la lumière polarisée
et vertes pour le contraste de phase.
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La longueur mécanique de tube ou longueur
d’équilibrage |
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C’est la distance entre la position
d’insertion de l’objectif et le sommet du tube optique qui reçoit
l’oculaire. Pendant de nombreuses années cette longueur a été fixée
à 160 mm, ce qui signifie, par exemple, qu’un objectif 10x donne à
cette distance une image corrigée des aberrations géométriques et
agrandie 10 fois. La norme s’est ensuite établie à 170 mm, 180 mm,
210 mm... (Attention lors de l’achat d’objectifs en occasion !
L’objectif acheté doit correspondre à la longueur de tube du
microscope sur lequel il sera monté).
Trajet des rayons lumineux avec un objectif corrigé
pour une distance finie
(par exemple 160 mm)
Les microscopes de nouvelle génération sont
actuellement proposés avec des systèmes optiques corrigés pour
l’infini ; dans le tube optique du microscope il y a un groupe de
lentilles supplémentaires (= lentille de tube). Sur le fût des
objectifs corrigés à l’infini on trouve le signe
¥.
Trajet des rayons lumineux avec un objectif corrigé
pour une distance infinie
[en réalité 250 mm correspondant la la DMVD distance minimale de
vision distincte
pour un oeil normal (= oeil emmétrope)]
Pour l’utilisateur, ce tube uniforme ‘infini’
offre des avantages ; les objectifs corrigés à l’infini sont
interchangeables sur tous les microscopes adaptés à l’infini et il
est possible, sans dommage pour l’image finale, d’ajouter divers
équipements sur le trajet optique entre l’objectif et l’oculaire.
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L’épaisseur de la lamelle couvre-objet
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La lamelle induit un excès de sphéricité qui
est compensé dans l’objectif. Ceci nécessite une épaisseur constante
de la lamelle fixée à 0,17 mm. Certains objectifs possèdent une
bague correctrice qui permet l’ajustement à l’épaisseur de la
lamelle. Pour les objectifs à immersion qui travaillent dans
l’huile, l’épaisseur du couvre-objet est peu important, l’huile
ayant le même indice de réfraction que le verre.
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En principe les lamelles
ont 17 µm d'épaisseur, soit 17 mm pour les 100 lamelles de
la boîte. Si la valeur mesurée est différente, il suffit de
tourner la bague portée par l'objectif. |
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La distance focale |
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Indispensable à connaître en photographie
classique (180 mm pour un télé, 28 mm pour un grand-angle), la
distance focale des objectifs pour microscope n’est généralement pas
indiquée sur l’objectif ; elle est comprise entre 16 et 3 mm pour
les objectifs à sec et entre 3 et 1,5 mm pour les objectifs à
immersion. L’objectif pour microscope est donc un super
grand-angulaire de distance focale extrêmement petite, mais on le
définit surtout par son ouverture numérique.
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Le pouvoir pénétrant |
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Le pouvoir pénétrant ou profondeur de foyer
désigne l’épaisseur de la zone dans laquelle tous les points de
l’objet sont vus avec netteté ; il est l’équivalent de ce que l’on
appelle profondeur de champ en photographie. Les éléments situés
avant ou après cette tranche ne sont plus perçus avec autant de
précision.
Le pouvoir pénétrant diminue lorsqu’on
augmente l’ouverture numérique de l’objectif. Aux forts
grandissements la zone de netteté est très faible et il est
nécessaire de passer par les différents ‘étages’ de la préparation
pour avoir une bonne idée de la façon dont l’objet est organisé dans
l’espace.
Pour augmenter le pouvoir pénétrant il faut
fermer légèrement le diaphragme d’ouverture placé dans le
condenseur ; la netteté semble augmenter mais l’ouverture numérique
du condenseur diminue (elle devient inférieure à l’ouverture
numérique de l’objectif) et le pouvoir séparateur est diminué.
Remarque : En général on n’utilise jamais le
diaphragme d’ouverture à la valeur de l’ouverture numérique de
l’objectif, on le ferme toujours un peu pour avoir une plus grande
profondeur de champ et un peu plus de contraste (on le ferme bien
souvent aux trois quarts ou aux deux tiers de l’ouverture numérique
de l’objectif).
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Le pouvoir séparateur
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C’est la capacité pour un objectif de rendre
visible deux points situés côte à côte.
Il peut être calculé à partir de l’équation de
Abbe
PS =
Pouvoir Séparateur = 0,61 λ / 2 x ON = λ / 2n sin α
PS = plus petite distance entre deux points
rapprochés nettement visibles séparément.
λ = la longueur d’onde de la lumière
(de 400 à 760 nm pour la lumière blanche)
ON = Ouverture numérique (= NA =
Numerical Aperture).
n = indice de réfraction du milieu
dans lequel travaille l’objectif.
α = angle formé par l’axe de
l’objectif et les rayons extrêmes le traversant et participant à la
formation de l’image.
Pour avoir la plus
petite valeur possible de PS il y a donc trois solutions :
- diminuer λ [ex. en
utilisant une lumière violette (400 nm) ou ultraviolette(330 nm)
- augmenter n
[utiliser l’huile à immersion].
- augmenter α [en
travaillant avec un objectif qui s’approche davantage de l’objet
(objectif à immersion)].
Remarque 1 : Pour un apochromatique 100x l’ON
ne dépasse pas 1,40 et la lumière visible a une λ variant de 400 à
760 nm ; le PS est donc obligatoirement limité.
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ultraviolet |
bleu |
vert |
rouge |
Longueur d’onde (en nm) |
365 |
436 |
546 |
650 |
Pouvoir séparateur (en
nm) |
0,13 |
0,16 |
0,20 |
0,32 |
Valeurs du PS en fonction de la longueur d’onde (100x
apo) |
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4x |
10x |
40x |
100x |
objectif achromatique |
2,75 |
1,10 |
0,35 |
0,22 |
objectif apochromatique |
1,72 |
0,86 |
0,29 |
0,20 |
Valeurs du PS en fonction du type d’objectif (lumière
verte)
nm = nanomètre = millième partie du
micron - unité de mesure des longueurs d’ondes (rappel
des principales valeurs : ultraviolet moins de 400 nm ;
violet 400-450 nm ; bleu 450-500 nm ; vert 500-580 nm ;
jaune 580-610 nm ; rouge 610-700 nm ; infra-rouge plus
de 700 nm). |
Remarque 2 : Ce PS
n’augmente pas lorsque l’on utilise un oculaire plus puissant ;
l’image est plus grande mais on ne voit pas plus de détails.
Remarque 3 :
Pratiquement on peut admettre que le grossissement total d’un
microscope est au maximum de 1000 fois l’ON de son objectif. Ex. :
un objectif 100x d’ouverture numérique 1,25 donnera une image 1250
fois plus grande que l’objet. Il est inutile d’utiliser un oculaire
supérieur à 12,5x.
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La distance parafocale |
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C’est la distance qui sépare la zone
d’insertion de l’objectif à la tourelle et le plan de la
préparation. Autrefois cette distance était de 37 mm mais la
construction d’objectifs complexes, à nombreuses lentilles, a
entraîné une nouvelle norme et cette distance a été allongée à 45
mm. Pour utiliser les anciens objectifs parafocalisés à 36 mm sur
les nouveaux microscopes parafocalisés à 45 mm il faut utiliser une
bague d’adaptation de 9 mm.
Distance
parafocale et Distance frontale |
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La distance de travail ou distance frontale |
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Distance entre la
lamelle et la lentille frontale de l’objectif. Plus l’objectif a un
grandissement important, plus cette distance diminue (1/10 de mm
pour un 100x immersion). Il faut donc prendre des précautions pour
ne pas abîmer l’objectif (ni la préparation) lors de la mise au
point. Les objectifs modernes ayant un grandissement supérieur à 40x
sont équipés d’un dispositif anti-choc, ils disposent d’un système à
ressort qui évite la détérioration de la lentille frontale (et de la
préparation).
Grandissement |
4x |
10 x |
20 x |
40 x |
60 x |
100 x |
Ouverture numérique |
0,13 |
0,25 |
0,40 |
0,65 |
0,80 |
1,30 |
Distance focale (mm) |
30,03 |
16,90 |
8,63 |
4,58 |
3,14 |
1,92 |
Distance frontale (mm) |
18,23 |
7,18 |
1,63 |
0,60 |
0,23 |
0,20 |
Exemple de valeurs pour les objectifs olympus
D achromatiques série LB
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Remarque :
Certains objectifs, notés LWD (long working
distance) sur la monture, sont calculés pour
permettre un espace de travail important entre
la lentille frontale et l'objet à manipuler. |
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Les 3 grandes
catégories d'objectifs |
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Trois grandes catégories d’objectifs sont
actuellement disponibles en fonction de leur niveau de correction
des aberrations chromatiques et géométriques.
- Les objectifs achromatiques sont ceux
que l’on utilise le plus communément en mycologie. Ils sont corrigés
achromatiquement pour deux longueurs d’onde, le bleu et le rouge et
l’aberration de sphéricité est corrigée pour une longueur d’onde,
généralement le jaune-vert.
- Les objectifs
semi-apochromatiques ou objectifs à la fluorine sont corrigés
pour deux (ou trois) longueurs d’onde pour les aberrations de
chromatisme et pour les aberrations de sphéricité. Cette correction
plus poussée est possible grâce à l’emploi de fluorine naturelle ou
depuis peu de fluorine de synthèse ; elle permet également
d’atteindre des ouvertures numériques plus importantes.
Correction
des aberrations chromatiques
- Les objectifs
apochromatiques utilisent de la fluorine, des verres spéciaux,
un plus grand nombre de lentilles et des traitements multicouches
des surfaces ; ils sont corrigés pour 3 ou quatre longueurs d’onde
et leur aberration de sphéricité est corrigée pour le bleu et le
rouge. Ce sont les objectifs qui ont les meilleures ouvertures
numériques et qui permettent de distinguer les plus petits détails
lors de l’examen des préparations (seul inconvénient : leur prix qui
les met hors de portée des amateurs).
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<<<<
Objectif semi-apochromatique
à la fluorine (notée FL sur le fût)
>>>>
Objectif apochromatique
noté Apo sur le fût de l'objectif |
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Avec les trois
catégories d’objectifs précédemment citées, la courbure de champ
n’est pas éliminée. Lorsqu’on fait la mise au point au centre, les
bords de l’image sont flous et lorsqu’on fait la mise au point sur
une zone périphérique, le centre n’est plus net. Pour éviter ce
phénomène, il est possible de rendre ces objectifs plans. Ils
donnent des images planes et nettes du centre à la périphérie. Ils
existent pour chacune des catégories d’objectifs précédents, les
plus performants étant les objectifs planapochromatiques. Etant
donné leur prix exorbitant on les trouve surtout dans les catalogues
et la grande majorité des mycologues utilise des objectifs
achromatiques ou planachromatiques s’ils désirent des
photomicrographies de meilleure qualité.
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3 exemples d'objectifs
achromatiques
(1) objectif Achromatique simple
(2) Objectif Achromatique Plan
(3) Objectif Achromatique
Super Plan
(à très grand champ
optique) |
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L’immersion |
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Les objectifs qui travaillent dans l’air
(objectifs à sec) ont une ON limitée à 0,95. Pour augmenter cette
valeur et avoir un meilleur pouvoir séparateur on met de l’huile
entre la lentille frontale de l’objectif et la lamelle. Cette huile
a un indice de réfraction proche de celui du verre (n = 1,515), ce
qui évite plusieurs déviations des rayons lumineux. Les objectifs
fonctionnant de cette façon sont appelés les objectifs à immersion
et sur leur monture on trouve l’un des termes suivants : ‘Oil’,
‘oel’ ou ‘HI’ (homogeneous immersion). Ces objectifs permettent de
déceler les plus fins détails d’une préparation avec une ON
atteignant 1,40 pour les objectifs apochromatiques.
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A gauche : spore
polariloculaire de Xanthoria parietina (lichen
corticole/saxicole foliacé) ;
à droite : spore uniseptée d'Amandinea punctata
(lichen corticole crustacé).
Ces spores mesurent environ 13-15 µm et sont observées dans
le melzer avec un objectif
planApo 100 par la technique de l'immersion homogène.
(Photo prise avec un coolpix 4500 placé sur
l'oculaire en position télé) |
Remarque 1 : Pour utiliser pleinement
l’ouverture numérique de 1,25 - 1,40 des objectifs apochromatiques,
une goutte d’huile doit également être déposée entre la lentille
supérieure du condenseur et la lame (sinon on n’atteint même pas
l’ouverture 1). Ce dépôt d’huile entre le condenseur et la lame est
toutefois inutile dans le cas d’un objectif achromatique qui
nécessite toujours une légère fermeture de son diaphragme
d’ouverture.
Schéma du dispositif d'observation en
immersion homogène avec un
objectif planapochromatique de grande ouverture numérique (n= 1,40)
: l'huile est nécessaire sur la lamelle mais également entre la lame
et le condenseur ; les rayons lumineux ne passent pas dans l'air (n=
1), ils se propagent dans un milieu ayant pratiquement toujours le
même indice de réfraction que le verre. Dans la grande majorité des
cas, l'huile est simplement placée entre la lamelle et l'objectif.
Sur certains objectifs à immersion on trouve
le sigle W ou le sigle Gly. Ces objectifs ont été calculés pour une
immersion dans l’eau ou dans la glycérine (ne pas les utiliser avec
de l’huile à immersion classique).
Remarque 2 :
- Autrefois on
utilisait la résine de cèdre ou huile de cèdre (n = 1,52) mais
lorsque celle-ci n’était pas essuyée correctement en fin de séance,
elle durcissait et, lors du nettoyage, il y avait risque de
détérioration de l’objectif à immersion qui est très onéreux.
- Actuellement on
utilise des huiles de synthèse non résinifiables, à indice de
réfraction n = 1,518. Ces huiles ne durcissent pas et il n’est pas
nécessaire de nettoyer avec minutie l’objectif après chaque
utilisation du microscope ; il suffit d’essuyer l’objectif avec le
doigt. Ces huiles de synthèse sont disponibles en différentes
viscosités ; pour les utilisations de platines microscopiques en
position verticale elles sont très visqueuses, pour les utilisations
en ambiance froide, elles sont très fluides. En mycologie on utilise
uniquement l’huile de viscosité normale.
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