Les aberrations chromatiques
et géométriques
Tout microscope comprend trois ensembles optiques (objectifs,
oculaires et condenseurs) dont les caractéristiques sont à la base
des performances du microscope.
Ces systèmes
optiques sont composés d’un nombre plus ou moins important de
lentilles qui obéissent aux lois de l’optique (et non aux codes de
fonctionnement de l’œil humain), ce qui entraîne des aberrations
(des défauts dans la formation des images) que l’on peut
schématiquement classer en trois groupes.
- Les
aberrations chromatiques : décalage dans l’espace des
différentes couleurs issues d’un même objet coloré après traversée
d’une ou plusieurs lentilles ; plus la longueur d’onde est grande,
plus l’image se positionne vers l’arrière. On trouve successivement
le bleu, le vert enfin le rouge. Ce phénomène est en partie
responsable du liseré coloré qui entoure les objets observés au
microscope
- Les aberrations
géométriques : en particulier l’aberration sphérique qui donne
une déviation plus importante des rayons marginaux qui se forment
ainsi devant les rayons issus de la partie centrale de l’objet.
- La courbure de champ : responsable de la
formation de l’image sur une portion de sphère et non dans un plan.
Lorsque
la mise au point est faite sur la partie
centrale de l’image, le centre est net et les bords sont flous
Lorsque
la mise au point est faite sur la zone
périphérique de l’image, les bords sont nets et le centre est flou
- L'astigmatisme :
déforme l'image d'un point en en donnant une tache ± allongée, ±
déformée, et plus ce point lumineux est éloigné de l'axe optique,
plus cette déformation est marquée (stigma = point en grec).
- La distorsion :
entraîne des défauts dans le parallélisme des lignes. Lorsque l'on
regarde des séries de lignes se coupant à 90°, on ne retrouve pas
l'orthogonalité, les angles ne sont plus parfaitement droits. Selon
la déformation observée, on parle de déformation en barillet ou de
déformation en coussinet.
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Distorsion en
barillet |
Lignes orthogonales
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Distorsion en coussinet |
- Les reflets sur les
faces : une lentille n'est jamais traversée par toute la lumière
qui arrive sur une de ses faces ; une partie est réfléchie, une
partie est perdue et peut aussi engendrer un voile qui diminue le
contraste de l'image. En général ce défaut est toujours corrigé pour
le jaune-orangé (maximum de sensibilité de l'œil humain) ce qui
explique le reflet bleu-violacé des lentilles traitées. Les optiques
pour microscope ne peuvent toutefois se contenter de ce simple
traitement.
Pour corriger ces diverses catégories de défauts et
faire face à ces problèmes techniques extrêmement complexes, les
fabricants de matériel optique font varier :
- le nombre de lentilles (de 3 à plus de 20)
- la puissance
des lentilles (convergence/divergence),
- les rayons de courbures des faces,
- le traitement multicouche,
- la position relative des divers groupes (doublets, triplets…),
- la composition des lentilles en utilisant plus de 30 sortes de
verres (les flints, à base d’oxyde de plomb ayant un indice de
réfraction plus important que les crowns moins réfringents).
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