Classifiication des lichens (champignons lichénisés) - Glomeromycota

  - Jean-Pierre Gavériaux  -  Email : jp.gaveriaux@numericable.fr


Les Glomeromycota : le géosiphon (Geosiphon pyriformis)

©Afl

 

Le géosiphon vit dans la partie superficielle d’un sol humide, pauvre en nutriments ; il présente :

- une partie hypogée, un mycélium tubulaire cœnocytique, d’où le nom de genre Geosiphon [du grec geo = terre et siph, siphonis = tubes] qui lui a été attribué ;

- une partie épigée formée par des vésicules obpyriformes qui se forment lorsque les hyphes rencontrent des Nostoc pouvant vivre librement dans le sol (Nostoc punctiforme) d’où le terme de pyriformis attribué à cette espèce [du latin pyrus = poire et forma = forme].

 

Ces vésicules sont des renflements unicellulaires de 1-2 mm de hauteur, ils vivent en moyenne 6 mois (dans des cultures de laboratoires) ; la partie basale en contact avec le sol contient de nombreuses gouttelettes lipidiques, la partie centrale renferme de nombreuses vacuoles, la partie apicale périphérique est occupée par les cyanobactéries (chaînes de petites cellules ayant environ 0,5 µm de Ø) incluses dans des invaginations de la membrane cytoplasmique du renflement pyriforme ; l’ensemble de toutes les inclusions contenant les cyanobactéries forme le symbiosome dans lequel la structure des cyanobactéries est profondément modifiée ; elles gardent cependant la double autotrophie, elles absorbent le dioxyde de carbone (CO2) mais également l’azote atmosphérique (N2) au niveau des hétérocystes.

 

les cyanobactéries de Geosiphon, peuvent vivre indépendamment du champignon alors que pour survivre, le champignon a besoin des cyanobactéries. Celles-ci ne sont pas transmises par les spores au cours de la reproduction du champignon.

 

On parle beaucoup de ce champignon, mais en réalité il est très rare ; le géosiphon n’a été signalé que 5 fois dans la littérature, trouvé une fois près de Munich en 1970 ; actuellement il n’y a qu’une seule station mondiale connue, près de Bieber dans les montagnes de Spessart en Allemagne.

 

 

Généralités 1

Généralités 2

 

ASCOLICHENS

 

Arthoniomycetes 

Dothideomycetes

Eurotiomycetes

Pyrenulales

Verrucariales

Lecanoromycetes

Acarosporales

Agyriales

Baeomycetales

Candelariales

Lecanorales

Ostropales

Peltigerales

Pertusariales

Teloschistales

Umbilicariales

Lichinomycetes

 

BASIDIOLICHENS

 

 Glomeromycota ?

 

- Cette espèce a été décrite pour la première fois par Kützing en 1849 et nommée Botrydium pyriforme.

- Von Wettstein, en 1915, le présente comme étant une algue siphonnée multinucléée donnant des petites vésicules en forme de poires inversées contenant des cyanobactéries (algues bleues à cette époque) endosymbiotiques, une symbiose entre 2 algues, il note cependant la présence de chitine (substance présente dans la paroi des hyphes fongiques), il change le nom de genre et le nom scientifique devient Geosiphon pyriforme. La description était valide mais l’épithète pyriforme inexact, l’orthographe correcte étant pyriformis.

- En 1933, Knapp reconnaît la structure fongique et fait adopter par la communauté scientifique, le géosiphon, comme étant un cyanolichen (lichen à cyanobactéries), le champignon étant placé dans les phycomycètes (terme actuellement obsolète).

- Ce n’est que très récemment, fin du XXe / début du XXIe siècle, que cette lichénisation et le statut taxonomique de cette espèce ont été remis en cause, les études moléculaires ayant montré que ce champignon appartenait au phylum des Glomeromycota, ce qui était tout à fait inattendu.

- Enfin, les cyanobactéries étant à l'intérieur du champignon, de nombreux auteurs pensent que cette association endosymbiotique ne correspond pas à la définiton du lichen et retire à cette espèce son statut de cyanolichen.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


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