Classifiication des lichens (champignons lichénisés) - Généralités 2

  - Jean-Pierre Gavériaux  -  Email : jp.gaveriaux@numericable.fr


Généralités (2)

©Afl

 

- En 2001, G. Lecointre et H. Le Guyader ont publié, chez Belin, la "Classification phylogénétique du vivant", livre de 550 pages mais les champignons, eucaryotes dépourvus de cellules flagellées, étaient vraiment le parent pauvre, seules trois petites pages leur étaient consacrées avec seulement quelques lignes sur les champignons.

 

- En 2004 une revue scientifique American Journal of Botany apporte les premières informations importantes "Assembling the Fungal Tree of Live" par F. Lutzoni & al.

 

- En 2007 deux nouvelles publications américaines apportent des informations capitales :

Le numéro 98 de Mycologia est entièrement consacré à la phylogénie des champignons et la revue Mycological Research publie "A higher-level phylogenetic classification of Fungi" article de D. Hibbett & al. qui présente les grandes lignes d’une nouvelle classification acceptée par la majorité des mycologues professionnels, en insistant bien sur le fait que toutes ces données sont incomplètes, non définitives et qu’il faudra encore attendre pour préciser la position de nombreux taxons.

 

- La classification des Ascos est en ligne sur internet, mise régulièrement à jour sur le site MYCONET (www.fieldmuseum.org/myconet), accessible gratuitement sans abonnement préalable. Un copier/coller de la liste des genres d’Asco. actuellement typifiés donne un document de 77 pages ! De nombreux nouveaux genres sont apparus.

 

- La 10e édition 2008 du "Dictionary of the Fungi" de P. M. Kirk & al. tient compte de toutes ces nouveautés et présente, jusqu’au niveau du genre, tous les taxons actuellement rencontrés dans la classification phylogénétique, y compris les taxons lichénisés.

 

La classification adopte une terminologie en accord avec le code de nomenclature internationale ; en fonction de l’importance on trouve :

- le règne,

- le sous-règne,

- le phylum ou embranchement (suffixe -mycota),

- le sous-phylum ou sous-embranchement (suffixe -mycotina),

- la classe (suffixe -mycetes),

- la sous-classe (suffixe -mycetidae),

- l’ordre (suffixe -ales),

- le sous-ordre (suffixe -ineae),

- la famille (suffixe -aceae),

- la sous-famille (suffixe -oideae).

 

Généralités 1

 Généralités 2

 

ASCOLICHENS

 

Arthoniomycetes 

Dothideomycetes

Eurotiomycetes

Pyrenulales

Verrucariales

Lecanoromycetes

Acarosporales

Agyriales

Baeomycetales

Candelariales

Lecanorales

Ostropales

Peltigerales

Pertusariales

Teloschistales

Umbilicariales

Lichinomycetes

 

BASIDIOLICHENS

 

Glomeromycota ?

 

 

 

 

 

 

 

 

Les noms de taxons supraspécifiques sont dérivés du nom scientifique d’un champignon, de l’espèce-type qui a été choisie pour décrire et nommer le taxon en vue de sa publication. Les noms de taxons liés à un caractère morphologique n’étant plus utilisés, il n’y a plus de pyrénomycètes (Ascos possédant des périthèces) mais des Sordariomycetes typifiés par une espèce appartenant au genre Sordaria ; plus de discomycètes operculés mais des Pezizomycetes typifiés par une pézize (Peziza)… Depuis le 1/1/1958 toute dénomination ne peut être prise en compte que si elle est accompagnée de ce type nomenclatural. Ce spécimen doit être conservé en herbier et être accessible aux scientifiques qui désirent l’examiner (ce type est l’holotype ; à défaut on utilise l’isotype, puis le lectotype ou finalement le néotype).

 

Les anciens noms de taxons, dérivés du nom d'un élément anatomique ou morphologique sont actuellement obsolètes et ne possèdent plus de valeur taxonomique (ex. : cryptogames, thallophytes, pyrénomycètes, operculés, fissituniqués... ces termes ne doivent plus être employés dans les classifications).

 

Dans la classification actuelle des Ascos, de nombreux taxons n’ont pas encore de position systématique précise, le taxon est alors suivi des termes incertae sedis (du génitif latin sedes incerta = position incertaine) et divers auteurs ne sont pas d’accord avec les divisions proposées.

 

N’ayant jamais séquencé la moindre molécule d’ADN et étant incapable de prendre position, je vais suivre les informations proposées par O. E. Eriksson sur Myconet, qui sont en accord avec celles de D. Hibbett et al, auteur de l’article publié dans Mycological Research et du numéro 98 de Mycologia (pages 996 à 1040).

 

 

Le phylum des Ascomycota forme un groupe monophylétique, frère du phylum des Basidiomycota, avec lequel il forme le sous-règne des Dikarya.

 

Ces Dikarya, la presque totalité des champignons auxquels les amateurs s’intéressent, ont la particularité de présenter dans leur cycle chromoso-mique, une phase pendant laquelle les 2 noyaux destinés à la fécondation restent l’un à côté de l’autre dans les cellules du mycélium ; ils attendent leur fusion pour former la cellule œuf qui sera le point de départ de l’asque ou de la baside.

Les hyphes de ce mycélium,

qualifié de mycélium postsomatique (ou secondaire), possèdent donc des cellules à 2 noyaux, d’où le terme de Dikarya [du grec di = deux et karuon = noyau].

 

Chez les Ascos, le mycélium post-somatique (dicaryotique) est porté par le mycélium présomatique (ou primaire ou monocaryotique).


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