Association Française de Lichénologie - Les champignons lichénisés de France - AFL


 
 
 
 
 

Peltigera malacea (Ach.)Funck  [-ID 2-]

Photos 1, 4 Olivier Gonnet - 24/8/2014 - Col de Balm (1253 m) - Argentières - Haute-Savoie - (74)

Photos 2 et 3 Patrice Lefrançois - 21/7/2014 - Vallée de l'Ubaye - Alpes de Haute-Provence - (04)
Photos 5-6- Jean-Michel Sussey - 6/9/2000 - Chamonix-Mont-Blanc, alt. 1280 m - Haute-Savoie - (74) -
Texte Jean-Pierre Gavériaux et Jean-Michel Sussey


 

Ascomycota - Lecanoromycetideae - Peltigerales - Peltigeraceae

 

Thalle : foliacé, 15-20 cm de Ø, rigide, très cassant quand il est sec, avec des lobes (2-3 x 10 cm) imbriqués, courbés à l'extrémité, à marge irrégulière et ascendante ; face supérieure bleuâtre, verdâtre à gris brunâtre devenant d'un beau bleu-vert au contact de l'eau, feutrée-tomenteuse vers les bords ; face inférieure en grande partie brun pâle (± sombre), noirâtre vers le centre et blanchâtre vers la marge ; veines absentes ou ± indistinctes ; à épais feutrage, brun ou gris brunâtre, devenant blanchâtre à la marge, présentant, par places, de petites zones lenticulaires ou polygonales blanches ressemblant aux cyphelles des Sticta. Rhizines éparses, fasciculées et confluentes, brun foncé au centre, brun clair sur les bords, ayant 3 mm de longueur.

Photosymbiote : cyanobactérie (Nostoc disposés en petits groupes). Le Nostoc de la couche photosynthétisante du thalle de ce Peltigera n’est pas en chaînettes comme dans les Collemataceae, mais en amas car les hyphes du mycosymbiote disloquent la chaîne de cellules du Nostoc. Leur couleur peut varier du vert clair au bleu-vert.

Chimie : R-.

Apothécies : rarement présentes, disque brun noirâtre, d'abord étalé, ensuite retourné vers le dessous ou non. Spores aciculaires, à 3-7 cloisons, incolores, par huit, 52-70 x 2,5-6,5 µm.

Habitat : espèce terricole (sur sol humifère ou non), saxicole calcifuge, souvent parmi les mousses, assez aérohygrophile, euryphotique, non ou peu nitrophile. De l’étage mésoméditerranéen à l’étage alpin. Espèce peu commune.

 

Étymologie : Peltigera vient du grec « pelt » = petit bouclier ; malacea vient du grec « malacos » = mou, moelleux.

Synonymes : Peltidea malacea Ach., Peltigera canina var. malacea (Ach.) Branth et Rostr., Peltigera malacea var. microloba Lamy.

 

Remarque : espèce caractérisée par sa face supérieure feutrée-tomenteuse près des marges, ses marges retournées vers le haut, ses veines absentes ou peu distinctes.

Peltigera aphtosa, P. britannica et P. elisabethae, eux aussi, n’ont pas la face inférieure veinée et possèdent des zones lenticulaires blanches, mais les deux premiers ont pour photosymbiote une cyanobactérie  du genre Coccomyxa et P. elisabethae, à Nostoc, possède des schizidies.

 

Bibliographie

Ahti T., Jørgensen P. M., Kristinsson H., Moberg R., Søchting U., et Thor G., 2007 – Nordic lichen flora, vol. 3, Cyanolichens. AB édit., Uddevalla, 219 p. (p. 122, n° 17 et p. 196).

Clauzade G. et Roux C., 1985 – Likenoj de Okcidenta Eŭropo. Ilustrita determinlibro. Bull. Soc. bot. Centre-Ouest, n° spéc. 7, S.B.C.O. édit., St-Sulpice-de-Royan, 893 p. (p. 569, n° 13).

Martinez Moreno M. I., 1999 – Taxonomia del género Peltigera Willd. (Ascomycetes liquenizados) en la Peninsula Ibérica y estudio de sus hongos liquenicolas. Real jardin botanico édit., Madrid, 15 : 200 p. (p. 107, n° 14).

Roux C. et coll., 2017 – Catalogue des lichens et champignons lichénicoles de France métropolitaine. 2e éd., Édit. Association française de lichénologie (A.F.L.), Fontainebleau, 1581 p., 2 tomes (p. 699).

Van Haluwyn C., Asta J., Boissière J.C., Clerc Ph. et Gavériaux J.-P., 2012 – Guide des lichens de France. Lichens des sols. Belin édit., Paris, 240 p. (p. 36).

 

Cette espèce a fait l'objet d'une fiche détaillée dans le bulletin AFL 2018-2

dans le cadre des fiches du débutant publiées depuis 2002 par Jean-Michel Sussey

 


 

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