Indice de déterminabilité des lichens
par Françoise Drouard (avec compléments de JP Gavériaux et S. Poumarat)


 

Cet indice permet de donner une indication sur les difficultés de détermination des espèces lichéniques. Il est établi par des spécialistes pour les débutants qui peuvent ainsi estimer si le nom attribué à un échantillon est crédible. Pour les spécimens référencés en indices 4 et 5 il est indispensable de faire confirmer les identifications.

 

ID 1 - détermination facile sur le terrain sans matériel particulier en utilisant les caractères morphologiques observables à l’œil nu et la nature du support (roche calcaire, mousse corticole, bois en décomposition…). Exemples : Anaptychia ciliaris, Evernia prunastri, Letharia vulpina, Lobaria pulmonaria , Lobarina scrobiculata, Pseudevernia furfuracea, Ramalina fastigiata, Teloschistes chrysophtalmus…

 

Lobaria pulmonaria
photo Jean-Pierre Gavériaux
Letharia vulpinaa
photo Françoise Guilloux
Teleschistes chrysophtalmus
photo Jean-Pierre Gavériaux

 

ID 2 - détermination possible sur le terrain (pour des exemplaires bien constitués) en regardant avec soin plusieurs caractères nécessitant l’utilisation d’une petite loupe à main (x10) et les colorations obtenues avec les réactifs chimiques (K, C, KC, P, N, I). Un contrôle sous loupe bino (x20 à x50) étant toutefois conseillé en cas de doute. Exemples : 

- utilisation de K pour déterminer Phlyctis argena ou de P pour certains Cladonia…

- observation du dessus du thalle (existence et localisation du feutrage, de lobules…), et du dessous (couleur, présence de rhizines, de veines, bordure et centre) pour distinguer certains  Peltigera (P. canina, P. membranacea, P. praetextata), Punctelia borreri…

 

Punctelia subrudecta
photo Jean-Michel Sussey
Peltigera canina
photo Jean-Pierre Gavériaux
Pertusaria coccodes
photo Jean-Pierre Gavériaux

 

ID 3 - détermination impossible sur le terrain mais ne nécessitant qu’une utilisation simple du stéréomicroscope ou du microscope pour l’observation de détails anatomiques (forme et dimensions des spores, coupes de thalle, réactions colorées fugaces visibles sous loupe bino.). Exemples : Protoparmelia montagnei à spores aux bouts arrondis, certaines espèces du genre Caloplaca, du genre Rhizocarpon...

 

À partir de ID3, la possession d’une documentation actualisée est indispensable pour les déterminations ; les clés du likenoj (1985) ne sont plus toujours suffisantes et il est nécessaire d’avoir à disposition de nouvelles clés, clés remaniées de Claude Roux pour les membres de l’AFL qui collaborent au catalogue ou clés récentes qui se trouvent dans les publications citées dans la bibliographie accompagnant la fiche.

 

Amadinea punctata
photo Jean-Michel Sussey
(spore uniseptées)
Physconia perisidiosa
photo Olivier Gonnet
(pas de cortex inférieur)
Diploschistes scuposus (asque 4-sp)
photos JP Gavériaux et J. Lagrandie
Pertusaria pustulata (asque 2-sp.)

 

ID 4 - détermination nécessitant la maîtrise des techniques de laboratoire et une bonne pratique de la microscopie. Exemples :

 - observation du tholus des asques nécessitant des coupes et des colorations très bien réalisées chez Porpidia,

- réactions colorées au niveau de l’hypothécium chez Tremolecia atrata et Rhizocarpon oederi,

- observation des cristaux (ou de certaines substances lichéniques cristallisées) en lumière polarisée dans des coupes de thalle ou d’apothécies - ex. chez Lecanora,

- étude de la structure des périthèces chez les Verrucaria

 

Pronectria rolfiana
photo Olivier et Danièle Gonnet
(coupe de périthèce de 0,25 µm de Ø)
Lecanora chlarotera subsp. meridionalis
photo Olivier et Danièle Gonnet
(cristaux du rebord thallin)
Tremolecia atrata
photo Jean-Pierre Gavériaux
(épithécium N+ rouge)

 

ID 5 - détermination réservée aux laboratoires professionnels utilisant des techniques sophistiquées comme la CCM (chromatographie couche mince), certaines microcristallisations (pour la recherche de certains acides lichéniques), le séquençage des molécules d'ADN...

 

identification des acides lichéniques

dans des thalles de Ramalina

(Françoise Lohézic et Philippe Uriac)

acide salazinique dans Ga-oT (x600)
photo Jacques Lagabrielle

acide protocétrarique dans Ga-oT (x600)
photo Jacques Lagabrielle

Chromatogramme en lumière UV

Fontainebleau 2018

 

Aspicilia calcarea - le vert d'Aspicilia visible dans l'acide nitrique à 50 % - photo de Jean-Michel Sussey


 

Acarospora peliscypha Cyanobactérie du genre Stigonema Lepra albescens morpho. corallina
Micarea lignaria Mycobilimbia hypnorum Myriolecis crenulata
Lecanographa dialeuca Lobothallia alloplaca Hyperphyscia adglutinata

 


Bulletin d'adhésion AFL pour 2019 


| Sommaire |