Placopyrenium canellum - Les champignons lichénisés de France - AFL


 
 
 
 
 

Placopyrenium canellum (Nyl.) Gueidan & Roux = Verrucaria aspiciliicola  [-ID 3-]

Photos 1 et 2 : Patrice Lefrançois - session AFL Normandie 2012 - Orne (61)
Photos prises sur le mur situé près de la tombe de l'Abbé Olivier au cimetière de Bazoches au Houlme.
Photo 3 : Olivier Bricaud - session AFL 2006 Luberon - Vaucluse - (84) -
Texte et photos 4-6 Jean-Michel Sussey - 6/10/2017 - plateau de Caussols, alt.1080 m - Alpes-Maritimes - (06) -


 

Ascomycota - Eurotiomycetes - Chaetothyrimycetideae - Verrucariales - Verrucariaceae

 

Thalle : crustacé, non lobé au pourtour, épilithique, fendillé-aréolé, en général petit (env. 1 cm de diamètre), regroupé souvent avec d’autres et formant alors de grandes colonies ; se développant en parasite sur thalle blanc grisâtre d'Aspicilia calcarea, thalle de couleur gris blanchâtre, un peu brunâtre, parsemé de taches noires mais à base non noire.

Aréoles (0,2 – 1 mm de diamètre) anguleuses (celles de la bordure étant légèrement arrondies ou festonnées), principalement planes ou parfois légèrement convexes ou concaves, de 0,3 à 0,8 mm d’épaisseur.

Photosymbiote : algue verte (autre que trentépohlia).

Chimie : R-, aucune réaction significative avec les réactifs chimiques utilisés habituellement en lichénologie (hormis l’hyménium).

Périthèces : 0,1-0,3 mm de Ø, par 1-5 dans les aréoles, un peu pyriformes, immergés complètement au centre de l’aréole ou plus rarement sur le bord. En coupe, le périthèce apparaît incolore avec un excipulum brun foncé ou noir, se confondant souvent avec la médulle. L’involucrellum noir, formant une très petite collerette autour de l’ostiole, se fondant souvent avec l’excipulum, ce qui a probablement fait dire à ORANGE (2004) que l’involucrellum était absent. Médulle incolore ou formant des taches noires, occupant une bonne partie de l’épaisseur de l’aréole.

Deux morphotypes identiques par leur ADN, mais distincts par la dimension de leurs spores. Spores ellipsoïdales, simples, incolores, par huit, de 19-26(31) × 6-10 µm chez le morpho. canellum et de 10-18 × 5-8 µm chez le morpho. à petites spores. La périspore forme souvent un halo (1-2 µm d’épaisseur) autour de la spore mais est parfois difficile à distinguer.

Écologie, répartition : Saxicole, calcicole. Sur des rochers calcaires généralement riches ou très riches en carbonate de calcium, dans des stations soumises à tous les temps, bien éclairées et exposées au soleil.

Assez commun dans le Midi méditerranéen.

De l’étage mésoméditerranéen à l’étage montagnard, plus rarement au subalpin.

 

Étymologie : Placopyrenium vient du grec « placo » = plat et du grec « pyreno » = noyau, baie, grain et du suffixe latin « ium » = indiquant une ressemblance (allusion à l’aspect plat du thalle avec au centre des aréoles, les périthèces noirs ressemblant plus ou moins à une baie) ;  canellum vient du latin « canus » = blanc et du suffixe latin « ellus » = diminutif de couleur (allusion à la couleur gris clair du thalle au début de son développement).

 

Synonymes : Verrucaria aspiciliae Zehetl. [non (J. Lahm) Stizenb. nec Vain.], Verrucaria aspiciliicola R. Sant., Verrucaria canella Nyl.

 

Remarques : Placopyrenium canellum est au début parasite d’Aspicilia calcarea puis devient libre. Il est donc lichénicole puis lichénisé et peut-être à son tour parasité par un autre lichen tel que Caloplaca inconnexa. Placopyrenium bucekii, non parasite, en France toujours calcifuge a un thalle beaucoup plus développé et distinctement lobé au pourtour.

 

Bibliographie

Breuss, O. 2009. A synopsis of the lichen genus Placopyrenium (Verrucariaceae), with descriptions of new taxa and a key to all species. Bibliotheca lichenologica, 99 : 93 – 112.

Clauzade G. et Roux C., 1985 – Likenoj de Okcidenta Eŭropo. Ilustrita determinlibro. Bull. Soc. bot. Centre-Ouest, n° spéc. 7, S.B.C.O. édit., St-Sulpice-de-Royan, 893 p. (p. 795, n°61).

Gueidan et al., 2009 – Generic classification of the Verrucariaceae (Ascomycota) based on molecular and morphological evidence : recent progress and remaining challenges. Taxon, 58(1) : 184 – 208) (p. 196).

Navarro-Rosinés P., Roux Cl. et Gueidan C., 2007 – La genroj Verrucula kaj Verruculopsis (Verrucariaceae, Verrucariales). Bull. Soc. linn. Provence, 58 : 133 – 180 (p.174).

Orange A., 2004 – The Verrucaria fuscella group in Great Britain and Ireland. The Lichenologist 36 : 173 – 182 (p.173 – 175).

Roux C., 2007 – Likenoj de Okcidenta Eŭropo. Suplemento 4a : eltiraĵoj 2 (extraits 2). Bull. Ass. fr. Lichénologie, 32 (2) : 5 – 35 (p. 30 – 34).

Roux C. et coll., 2017 – Catalogue des lichens et champignons lichénicoles de France métropolitaine. 2e éd., A.F.L. édit., Fontainebleau, 1581 p., 2 tomes (p. 760).

 

Cette espèce a fait l'objet d'une fiche détaillée dans le bulletin AFL 2018-2

dans le cadre des fiches du débutant publiées depuis 2002 par Jean-Michel Sussey

 

Caractères principaux des espèces du genre  Placopyrenium

- Thalles se développant souvent en parasite sur diverses espèces de lichens crustacés.

- Thalle crustacé-aréolé à placodioïde.

- Aréoles souvent bordées de noir et subdivisées par des lignes.

- Périthèces immergés, avec ou sans involucrellum rudimentaire.

- Ascospores incolores, simples à uniseptées.

- Pycnides de type Dermatocarpon.

 

La famille des Verrucariaceae comporte actuellement 45 genres.

 

 

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