Ascomycota - Lecanoromycetidae
-
Peltigerales -
Koerberiacea
Thalle
: petit foliacé, en rosettes
séparées ou confluentes de 0,5-2 cm très discret, plat, appliqué et
jamais ascendant, gris légèrement bleuté et mat à l’état sec, devenant
vert glauque assez foncé lorsqu’il est hydraté (photo 1). Même en
présence d’eau ce thalle n’apparaît jamais gélatineux. Les lobes étroits
et longs (0,2-0,8 x 0,5-2 mm) sont bien ramifiés et séparés par des
incisions très profondes. À la surface du thalle, irrégulièrement mais
plutôt vers les extrémités des lobes, apparaissent des isidies
digitiformes de 0,1-1 mm, simples ou peu ramifiées, épaisses de 45 à 75
µm (photo 2). C’est l’abondance des isidies masquant parfois
complètement le reste du thalle qui donne l’impression de deux formes
différentes de cette espèce et explique l’épithète de biformis.
Les deux cortex sont semblables,
proso- à paraplectenchymateux à une ou plusieurs couches de cellules
dont les hyphes sont parallèles à la surface. Des rhizines isolées sont
présentes.
Photosymbiote :
cyanobactérie appartenant au genre Scytonema. Elle se reconnaît
des Nostoc par des dimensions plus grandes, le plus souvent en
filaments pelotonnés voire indistincts 6 – 10µm dans le sens de la
longueur du filament et 15 µm en travers.
Chimie : R-,
aucune réaction du thalle avec les réactifs habituels. Aucune substance
lichénique trouvée.
Apothécies
:
dispersées, hémiangiocarpes, apposées sur le thalle, de 0,5 à 1 mm de
diamètre, de couleur claire, livides à roussâtres. Le disque d’abord
presque punctiforme s’élargit et vient finalement presque au même niveau
que l’excipulum. L’hypothécium est incolore.
Microscopie : bien que
l’hyménium soit fortement I+ bleu, les asques ont un tholus à peine
coloré (POELT et VEZDA ibid.), seul le gélin extra pariétal est
amyloïde. Les ascospores par 8, incolores, simples et aciculaires (35-45
× 1-4 µm) sont disposées en hélice dans des asques.
Habitat
:
espèce
corticole
thermophile, aérohygrophile, peu héliophile, passant facilement
inaperçue par sa petitesse et sa dispersion sur la mousse des chênes
verts. Dans toutes les stations citées, elle se trouve dans une vallée
au voisinage d’un cours d’eau, plutôt du côté nord, donc en milieu
franchement humide.
De l’étage mésoméditerranéen inférieur à l’étage montagnard inférieur.
Ombroclimats subhumide et surtout humide
Espèce peu commune,
potentiellement menacée.
Thalle présenté
: L’échantillon photographié provient d’une récolte de J.-P. MONTAVONT
et O. BRICAUD lors de l’excursion A.F.L. de l’été 2003 à l’entrée des
gorges du Toulourenc, rive droite, à SAINT LEGER DU VENTOUX (Vaucluse)
sur Quercus ilex parmi les mousses. Altitude entre 380 et 450
mètres.
Remarques :
-
Il est à peu
près certain que cette espèce a été souvent ignorée et qu’elle est plus
commune que les relevés pourraient le faire croire. Sur le terrain, elle
peut facilement être prise pour un petit Leptogium et seul
l’examen microscopique permet de différencier le Scytonema d’un
Nostoc aux cellules bien plus petites et nettement disposées en
filaments allongés.
- Le genre Koerberia
a été créé par A. HENSSEN (1963) pour des espèces foliacées dont le
photosymbiote est un scytonema. Il comprend deux espèces. La
deuxième est saxicole calcifuge et possède un thalle foliacé encore plus
ténu que K. biformis.
Bibliographie
OZENDA P. et CLAUZADE G., 1970.
Les Lichens. Étude biologique et flore illustrée. Edti. Masson, Paris,
800 p.
ROUX C. et coll., 2017.
Catalogue des lichens et champignons lichénicoles de France
métropolitaine. 2e édition revue et augmentée (2017). Édit. Association
française de lichénologie (A. F. L.), Fontainebleau, 1581 p.
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