Association Française de Lichénologie - Les champignons lichénisés de France - AFL


 
 
 
 
 
 
 
 

Solorina saccata (L.) Ach. [ID3]


 

Ascomycota - Lecanoromycetideae - Peltigerales - Peltigeraceae

 

Photo 1 Jean-Pierre Gavériaux - session AFL 2001 - Haute-Savoie - (74) -

Photos 2,4 et 6 Jean-Michel Sussey - 24/08/2012 - St-Laurent-en-Faucigny - Haute-Savoie - (74) -

Photo 3 (Nostoc) Françoise Drouard - 5/7/2019 - Montriond - Haute-Savoie - (74) -

Photo 5 Céphalodies internes vues par transparence Chantal Van Haluwyn

Photo 2 Olivier et Danièle Gonnet - session AFL Fontainebleau 2009 - (microscopie) -

 

Observation à la loupe : Thalle foliacé (jusqu’à 6 cm de diamètre), constitué de lobes arrondis juxtaposés, à marge plus ou moins onduleuse et parfois pruineuse. Face supérieure lisse, glauque devenant vert salade lorsque le thalle est humide, avec parfois des céphalodies externes dispersées ou en amas, en forme de granules brun foncé. Face inférieure plus ou moins veinée, tomenteuse, blanche ou légèrement brunâtre sur le bord, portant des rhizines simples ou fasciculées blanchâtres plus ou moins nombreuses et dispersées, montrant parfois des céphalodies internes apparaissant par transparence sous forme de taches brun foncé. Apothécies (jusqu’à 6 mm de diamètre) assez fréquentes, en forme de soucoupes immarginées, enfoncées dans le thalle et à disque de brun foncé à noir. 

 

Observation au microscope : Sur une coupe du thalle, présence d’un cortex supérieur, d’une couche algale et d’une médulle, mais pas de cortex inférieur excepté sous les apothécies. Spores d’ellipsoïdales à plus ou moins fusiformes, à paroi ornementée, très légèrement constrictée à la cloison,  brun rouge, avec une épispore épaisse, par quatre dans chaque asque, de 30 – 60 × 18 – 28 µm.

 

Deux sortes de photosymbiotes, sur et surtout dans le thalle : algue protococcoïde du genre Coccomyxa et céphalodies internes et externes avec cyanobactérie du genre Nostoc dont les cellules sont en amas (comme dans Pannaria conoplea), non en chainette (comme dans les Collema).   

 

Réactions chimiques : Aucune réaction significative avec les réactifs chimiques utilisés habituellement en lichénologie.

 

Écologie, répartition : Muscicole, terricole, saxicole calcicole, dans des lieux humides soumis à tous les temps mais non directement au soleil, souvent dans des fentes ou anfractuosités de rochers calcaires. De l’étage supraméditerranéen à l’étage subalpin, plus rarement à l’alpin.

Espèce assez commune.

 

Étymologie : Solorina vient du grec « solos » = disque ou orbe et de « rhinos » = bouclier ( la dénomination évoque l’aspect scutelliforme et orbiculaire de ses apothécies) / saccata vient de latin « saccus » = petit sac (en raison de la forme des ses apothécies).

 

Remarques : Confusion possible avec Solorina octospora à huit spores au lieu de quatre et avec S. bispora à asques bisporés. Les céphalodies externes peuvent être aussi confondues avec plusieurs champignons lichénicoles tels que : Dacampia engeliana, Epibryon solorinae, Graphium aphthosae, Rhagadostoma brevisporum, Scutula tuberculosa, Stigmidium solorinarium. Indice déterminabilité ID3.

 

Bibliographie

- Roux Cl. et coll., 2020. Catalogue des lichens et champignons lichénicoles de France métropolitaine. 3e édition revue et augmentée. Édit. Association française de lichénologie (A.F.L.), Fontainebleau, 1769 p.

- Clauzade G. et Roux C., 1985 - Likenoj de Okcidenta Eŭropo. 893 p.

- Gavériaux J.-P., Les cyanobactéries des lichens, 2018 - Bull. Ass. fr. Lichénologie 43(1) : 129-146.

- Nimis P.L. et Martellos S., 2004 – Keys to the lichens of Italy – I. Terricolous species. Goliardiche edit., Trieste, 341p. (p.102, n° 41).

- Smith C. W., Aptroot A., Coppins B. J., Fletcher A., Gilbert O. L., James P. W. et Wolseley P. A., 2009 – The lichens of Great Britain and Ireland. The British Lichen Society and the Natural History Museum Publications édit., London, 1046 p.

- Van Haluwyn C., Asta J., Boissière J.-C., Clerc Ph., avec la collaboration de Gavériaux J.-P., 2012 – Guide des lichens de France. Lichens des sols. Belin édit., Paris, 224 p. (p. 60).

 

Cette espèce a fait l'objet d'une fiche détaillée dans le bulletin AFL 2021-1

dans le cadre des fiches du débutant publiées depuis 2002 par Jean-Michel Sussey

 

Petite clé de détermination des espèces du genre Solorina (JP Gavériaux)

Clé très simplifiée établie à partir de la clé de Claude Roux (Likenoj de Okcidenta Europo - 1985)

 

- Thalle foliacé en général bien développé (parfois réduit à un collier entourant l’apothécie), gris-vert à ± vert vif en présence d’eau ; pas de cortex inférieur sauf sous les apothécies ; étroitement appliqué au sol par des rhizines peu nombreuses mais robustes.

- Algues Coccomyxa (fusiformes avec un chloroplaste pariétal longitudinal et des zones claires dépourvues de cytoplasme) et Nostoc dans des céphalodies internes ou externes.

- Apothécies lécidéines enfoncées dans le thalle, asques de type Peltigera, ayant de 2 à 8 spores brunes, unicloisonnées. Pycnides inconnues.

- Les Solorina sont des lichens terricoles surtout fréquents dans les hautes montagnes et les régions froides.

 

 

 

 

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