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Ascomycota - Lecanoromycetideae -
Lecanorales - Lecanoraceae
Thalle
: à algue protococcoïde, blanchâtre, grossièrement
granuleux, à sorédies d'abord délimitées et arrondies ou un peu
irrégulières mais fusionnant précocement entre elles puis envahissant la
presque totalité du thalle et lui donnant une couleur de blanchâtre à
gris-vert pâle et un aspect lépreux. Un hypothalle blanc et lisse est
parfois visible à la marge du thalle.
Apothécies : lécanorines, appliquées sur le
thalle, de 0,5-1,5 mm de Ø, à disque plan, brun carné mais apparaissant
blanchâtre ou beige car recouvert d'une abondante pruine blanchâtre, à
rebord thallin d'abord épais puis assez mince, concolore au thalle.
Chimie :
thalle (cortex et soralies) K+ (jaune soutenu), C-, KC-, P+ (jaune
pâle), rebord thallin des apothécies K+ (jaune), P+ (jaune) et disque
K-, P-. Médulle du thalle I-.
Microscopie : (observations de Cl. Roux)
spores de subglobuleuses à largement ellipsoïdales, 8-12,5 x 6,5-12 µm.
Épithécium brun, riche en cristaux assez grossiers, hyménium et
sous-hyménium inspergés de goutelettes lipidiques, amphithécium avec de
grands cristaux ou groupe de grands cristaux (jusqu'à 100 µm de diam.)
d'oxalate, solubles sans effervescence (des cristaux identiques sont
abondants dans la médulle du thalle).
Habitat :
corticole, sur tronc et branches de conifères (Juniperus,
Pinus), ou feuillus (surtout Quercus) sur des phorophytes
isolés ou peu denses, de très acidophile à subneutrophile, xèrophile et
surtout mésophile, astégophile, photophile ou modérement héliophile, peu
ou modérement nitrophile. De l’étage mésoméditerranéen à l’étage
montagnard. Ombroclimats subhumide et humide.
Espèce rare : quatre
stations connues en France : une dans le Var
(Roux et col., 2017, sub
L. mugosphagneti), une dans le Vaucluse (Roux,
2017, non publié), une dans les Alpes-de-Haute-Provence
(Roux, 2017), une dans les
Pyrénées-Atlantique (Malíček
et al., 2017). Patrimonial d’intérêt international. Vulnérable.
Thalles fertile et stérile présentés :
Saint-Julien (Var, 83), oppidum de Gourdane, alt. 570 m, le 28/11/2016.
Sur branches obliques de Juniperus oxycedrus. Leg. et det. Claude
Roux et herbiers Roux n° 26812 et S. Poumarat 2016-150.
Remarques
: Lecanora variolascens est une espèce
restée assez mal comprise et en particulier rapprochée à tort de L.
intumescens, jusqu’à la révision des Lecanora corticoles
sorédiés à atranorine par Malíček
et al. (2017). Le Lecanora mugosphagneti mentionné par
Roux et coll. (2017) à
Saint-Julien (Var) est en réalité une forme à thalle presque entièrement
sorédié de Lecanora variolascens. L. mugosphagneti diffère
en effet de ce dernier par la médulle de son thalle et de son
amphithécium riche en petits cristaux et dépourvue de grands cristaux.
Les thalles stériles de Haematomma
ochroleucum chémo. ochroleucum diffèrent de ceux de L.
variolascens par leur aspect non grossièrement granuleux sous les
soralies et leur important hypothalle blanc et non lisse. Lecanora
conizaeoides a un thalle P+ rouge orangé, L. compallens a un
thalle K- (excepté les soralies qui ont une réaction jaunâtre à K), KC+
(jaune) et P-. S'il est possible de séparer L. barkmaniana
(thalle K+ jaune et P+ jaune ou P- et apothécies à bord très crénelé, à
disque non pruineux) de L. variolascens quand les thalles sont
fertiles, il est par contre plus difficile de séparer les thalles
stériles de ces deux espèces. L. barkmaniana a des soralies d'un
gris blanchâtre et un peu jaunâtre, plus rarement jaunes, une
distribution surtout atlantique.
Bibliographie
CLAUZADE et ROUX Cl., 1985. Likenoj de
Okcidenta Eǔropo. Illustrita determinlibro. Bull. Soc. bot.
Centre-Ouest, nouv. sér., n. spéc. 7, 893 p.
IMSHAUG I. et BRODO
I., 1966.– Biosystematic studies on Lecanora pallida and some
related lichens in the Americas. Nova Hedwigia, 12 : 1-59.
(sous le nom erroné de Lecanora pseudopallida)
LUMBSCH H. T., PLÜPER M., GUDERLEY R. et
FEIGE G. B., 1997.– The corticolous species of Lecanora
sensu stricto with pruinose apothecial discs. Symbolae Botanicae
Upsalienses, 32 (1) : 131–161.
MALÍČEK J., BERGER F., PALICE Z. et
VONDRÁK J., 2017. Corticolous sorediate species (Lecanoraceae,
Ascomycota) containing atranorin in Europe. Lichenologist, 49 (5) :
431-455.
POELT J. et VĔZDA A., 1981.
Bestimmungsschlüssel europäischer Flechten. Ergängzungsheft II. Cramer
édit., Lehre/Vaduz., 8 + 390 p.
ROUX C., 2017. Lichens et champignons
lichénicoles d’Entrevennes (France, Alpes–de–Haute–Provence, 04). Bull.
Soc. linn. Provence, 68 : 119-129.
ROUX C. et coll., 2017. Catalogue des
lichens et champignons lichénicoles de France métropolitaine. 2e édition
revue et augmentée (2017). Édit. Association française de lichénologie
(A. F. L.), Fontainebleau, 1581 p.
Photos complémentaires sur le site de Serge Poumarat : [Lichens
de Catalogne] |
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