Association Française de Lichénologie - Les champignons lichénisés de France - AFL


 
 
 

Catillaria picila (A. Massal.) Coppins
= Biatorina picila (A. Massal.)
Zahlbr. = Catillaria anomaloides auct. [non A. Massal. Lettau]
= Lecidea anomaliza Nyl. = Lecidea picila (A. Massal.) Nyl.

Photos et etxte Serge Poumarat -18/7/2018 - cirque de Troumouse - Hautes-Pyrénées - 65)


 

Ascomycota - Lecanoromycetes - Lecanorales - Catillariaceae 

 

Thalle : crustacé,  épilithique, d’indistinct à mince, de granuleux-pulvérulent à presque continu, de blanc jaunâtre à verdâtre ; thalles bien développés formés de granules (algocystes) de 0,025-0,25 mm de largeur, parfois réunis en aréoles peu distinctes.

Photosymbiote : algue verte autre que Trentepohlia, n’appartenant pas au genre Trebouxia ; cellules un peu allongées, de 7-15 × 6-10,5 µm.  

Chimie : K- [mais les thalles verdâtre peuvent présenter une fausse réaction K+ (jaune verdâtre) et KC+ (jaune verdâtre)], C-, P-. Pas de substances chimiques et aucune réaction selon Wirth et al. (2013).

Apothécies : 0,3-0,8 mm de diam., noires ou brun noir sur le sec et de brunes à brun rouge (avec le rebord plus foncé) lorsque humides, d’abord ± enfoncées dans le thalle puis ± saillantes mais non ou à peine resserrées à la base, lécidéines, au début à disque plan et nettement rebordées (rebord noir, assez mince, peu saillant) puis devenant plus ou moins convexes et immarginées.

Microscopie : Épithécium d’incolore à brun clair, dépourvu de cristaux, formé par l’extrémité des paraphyses. Hyménium incolore de 50-70 µm de haut. Hypothécium brun sombre un peu violacé. Excipulum en grande partie brun sombre un peu violacé sauf la périphérie claire ou même incolore, à structure paraplectenchymateuse passant à prosoplectenchymateuse, à cellules assez larges, à paroi assez épaisse, ± distinctement alignées, anticlinales. Excipulum et hypothécium K+ (violet-pourpre). Paraphyses simples, mais entourées d’une gelée et donc non libres, de (1,5)2,5-3,5 µm de diamètre, non renflées à l’extrémité, un peu resserrées aux cloisons. Asques à tholus de type Bacidia selon Wirth et al. (2013). Spores par 8, hyalines, à 0-1 cloison, suboblongues, de (8) 9-17 (20) × 3-4,5 (5) µm.

Habitat (d'après Roux et coll., 2017) : saxicole, calcicole, de mésophile à assez aérohygrophile, sciaphile, non nitrophile. De l’étage collinéen à l’étage subalpin.

Très rare (2 stations connues en France), patrimonial d’intérêt international (Roux et coll., 2017).

 

Thalle présenté : Gavarnie-Gèdre (Hautes-Pyrénées, 65), cirque de Troumouse, en amont du lac des Aires, alt. 2220 m, le 18/07/2018. Sur une pierre de calcaire cristallin très cohérent, sous un gros bloc rocheux. Leg. et herbier E. Florence et C. Roux,  det. C. Roux.

 

Remarques : d’après la structure du tholus des asques, des paraphyses et de l’excipulum, cette espèce n’appartient pas au genre Catillaria (Roux et coll., 2017). Zahlbruckner (1888) l’avait recombinée dans le genre Biatorina, point de vue adopté par Kilias (1981), mais Santesson (1952 : 428) ayant lectotypifié ce genre par Biatorina atropurpurea (nom actuel Catinaria atropurpurea), le genre Biatorina est donc automatiquement devenu synonyme du genre Catinaria.

« Catillaria » picila se reconnaît à ses apothécies noires ou presque noires, ses spores suboblongues avec souvent 1 cloison, son épithécium d’incolore à brun clair, son hypothécium brun sombre lavé de violacé, ses paraphyses simples et non ou à peine épaissies au sommet, et ses caractères écologiques (calcicole, sciaphile et aérohygrophile).

 

Bibliographie :

- CLAUZADE et ROUX Cl., 1985. Likenoj de Okcidenta Eǔropo. Illustrita determinlibro. Bull. Soc. bot. Centre-Ouest, nouv. sér., n. spéc. 7, 893 p.

- KILIAS H., 1981. Revision gesteinbewohnender Sippen der Flechtengattung Catillaria Massal. in Europa (Lecanorales, Lecideacea). Herzogia, 5(3-4) : 209-448.

- OZENDA P. et CLAUZADE G., 1970. Les Lichens. Étude biologique et flore illustrée. Édit. Masson, Paris, 800 p.

- ROUX C. et coll., 2017. Catalogue des lichens et champignons lichénicoles de France métropolitaine. 2e édition revue et augmentée (2017). Édit. Association française de lichénologie (A. F. L.), Fontainebleau, 1581 p.

- SANTESSON, R., 1952. Foliicolous lichens I. A revision of the taxonomy of the obligately foliicolous, lichenized fungi. Symbolae Botanicae Upsalienses, 12 (1) : 1–590.

- WIRTH V., HAUCK M. et SCHULTZ M., 2013. Die Flechten Deutschlands. Tome 1. Edit. Ulmer, Stuttgart, 572 p.

- ZAHLBRUCKNER A., 1888. Lichenes. In : Beck G. et Szyszyłowicz I. (coord.) Plantae á Dre Ign. Szyszyłowicz in itinere per Cernagoram et in Albania adjacente anno 1886 lectae. Édit. Universitatis Jagellonicae (université Jagellonne), Cracovie.

 

Photos complémentaires sur le site de Serge Poumarat : [Lichens de Catalogne]

 

 

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