Association Française de Lichénologie - Les champignons lichénisés de France - AFL


 
 
 
 
 
 

Varicellaria lactea (L.) Schmitt & Lumbsch, comb. nov. = Pertusaria lactea = Ochrolechia lactea  

Photo 1 Françoise Guilloux - session AFL 2008 - Lozère (48)
Photos 2 et 3 Julien Lagrandie - sur rochers ombragés - 2013 - Calvados (14)
Photos 4 et 5 Chantal Van Haluwyn et Olivier Gonnet - session AFL 2013 dans le Forez - 63 -
Photos 6-7 et texte Jean-Michel Sussey - 1/7/2011 - Vallorcine, Le Buet - Haute-Savoie - (74) -


 

Ascomycota - Lecanoromycetideae - Pertusariales - Varicellariaceae

 

Thalle : crustacé, non lobé au pourtour, mais en général bien délimité par un hypothalle blanc plus ou moins zoné. Thalle assez épais, fendillé-aréolé ou aréolé-verruqueux, lisse, mat, blanc ou gris clair, presque toujours avec des soralies (0,5-1,5 mm de diamètre) bien délimitées, convexes, rétrécies à la base, blanches ou gris clair, grossièrement granuleuses, regroupées vers le centre du thalle mais peu confluentes.

Photosymbiote : algue protococcoïde.

Chimie : cortex du thalle, médulle et soralies K-, C+ rouge carmin ou rose vif, KC+ rouge carmin ou rose vif, P- ; UV+ à peine bleuâtre. Présence d'acide lécanorique et d'acide variolarique.

Apothécies : rares apothécies (0,4-0,7 mm de diamètre) parfois présentes, par une ou deux sur des verrues ressemblant aux soralies, à disque brun plus ou moins clair, à pruine blanche à l’état jeune, et à rebord thallin plus ou moins irrégulier et grossièrement sorédié.

Spore unique, ellipsoïdale, incolore, de 180-240 × 60-100 µm. Membrane du pourtour de la spore régulière, non striée, de 8-10(33) µm d’épaisseur.

Habitat : Saxicole, calcifuge. Sur rochers siliceux dans des stations à atmosphère humide, protégées ou non des pluies, bien éclairées mais non exposées directement au soleil. Très rare sur écorce (où il ressemble alors à Varicellaria hemisphaerica, mais celui-ci a un thalle gris nuancé de bleuâtre). Assez commun. De l’étage collinéen à l’étage alpin.

 

Étymologie : Varicellaria vient du latin « varicula » = petite verrue et du suffixe latin « aria » = évoquant (allusion à la forme des soralies) ; lactea vient du latin « lacteus » = laiteux (allusion au blanc laiteux du thalle et des soralies).

Synonymes : Ochrolechia lactea (L.) Matzer et Hafellner, Pertusaria lactea (L.) Arnold, Pertusaria lactea f. cinerascens Nyl., Variolaria actinota Wahlenb. nom. inval., Variolaria lactea (L.) Pers.

 

Remarques :

- Cette espèce était, jusqu'à une époque récente, classée dans le genre Pertusaria.

- Varicellaria hemisphaerica, également à soralies C+ rouge est corticole, rarement épilithique-calcifuge, avec une zone périphérique très blanche, des soralies convexes très blanches non rétrécies à la base et très finement granuleuses.

 

Bibliographie

Asta J., Van Haluwyn C., Bertrand M., Sussey J.-M. et Gavériaux J.-P., 2016 – Guide des lichens de France. Lichens des roches. Belin édit., Paris, 384 p. (p. 354)

Clauzade G. et Roux C., 1985 – Likenoj de Okcidenta Eŭropo. Ilustrita determinlibro. Bull. Soc. bot. Centre-Ouest, n° spéc. 7, S.B.C.O. édit., St-Sulpice-de-Royan, 893 p. (p. 578, n° 27).

Dobson F.S., 2011 – Lichens. An illustrated guide to the British and Irish species. The Richmond Publishing Co. édit., England, 496 p. (p. 327, n° 12).

Roux C. et coll., 2017 – Catalogue des lichens et champignons lichénicoles de France métropolitaine. 2è éd. A.F.L. édit. Fontainebleau, 1581 p. 2 tomes (p. 1045).

Smith C. W., Aptroot A., Coppins B. J., Fletcher A., Gilbert O. L., James P. W. and Wolseley P. A., 2009 – The lichens of Great Britain and Ireland. The British Lichen Society and the Natural History Museum Publications édit., London, 1046 p. (p. 683, n° 1077).

Wirth V., 1995 – Die Flechten Baden-Württembergs (tome 2). Ulmer édit., Stuttgart, 1006 p. (p. 707).

 

cette espèce a fait l'objet de l'une des 16 fiches du débutant

publiées dans le bulletin AFL 2017_2 par Jean-Michel Sussey

 

 

Le genre Pertusaria est polyphylétique et ses affiliations phylogénétiques ne sont pas encore connues avec certitude. De récentes études de phylogénie moléculaire (Schmitt, Otte, Parnmen, Sadowska-Deś, Lucking, Lumbsch, 2012) ont montré que les espèces dont le constituant majeur est l’acide lécanorique formaient un groupe monophylétique qui se différencie des Pertusaria s.st.  ; elles ont été regroupées dans le nouveau genre Varicellaria. En France le genre Varicellaria contient 4 espèces différentes.

 

Principaux caractères du genre Varicellaria :

- substance lichénique principale : l’acide lécanorique,

- apothecies disciformes,

- asques fortement amyloïdes,

- gelée hyméniale non amyloïde,

- asque contenant 1-2 spores,

- ascospores ayant 1 ou 2-cellules,

- paroi sporique épaisse formée d’une seule couche.

 

 

Petite clé simplifiée des 4 espèces françaises du genre Varicellaria

(d'après Schmitt, Otte, Parnmen, Sadowska-Deś, Lucking, Lumbsch, 2012)


 

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