Association Française de Lichénologie - Les champignons lichénisés de France - AFL


 
 

Strigula calcarea Bricaud et Cl. Roux  

Photos et texte de Jean-Michel Sussey - 29/09/2009 - Buoux, vallée de l'Aiguebrun - Vaucluse - 84 -


 

Ascomycota - Chaetothyriomycetidae - Pyrenulales - Strigulaceae

 

Thalle : crustacé, non lobé au pourtour, plus ou moins bien délimité par une ligne hypothalline en creux ou par les lichens voisins, endolithique, variant du gris verdâtre clair au rose grisâtre clair. La surface du thalle a un aspect lunaire avec de nombreux cratères correspondant à l'emplacement des périthèces morts ayant disparu ou à ceux plus petits des macro- et micropycnides ou des périthèces vivants.

Photosymbiote : algue verte du genre Trentepohlia.

Chimie : R-.

Périthèces : (0,2 - 0,4 mm) complètement enfoncés dans le thalle et la roche, ne possédant pas d'involucrellum et n'étant visibles que par l'ostiole légèrement brun clair. Les macro- et micropycnides, sont également enfoncées dans le thalle et forment de petites boursouflures à sommet presque incolore ou brunâtre. Les micropycnides sont en général présentes sur les thalles à périthèces tandis que les macropycnides s'observent sur des thalles dépourvus d'ascomes, souvent dans des biotopes très ombragés.

Micro : Hyménium incolore avec de nombreux asques et paraphyses s.l. libres, la plupart ni ramifiées, ni anastomosées. Spores longuement ellipsoïdales, dépourvues de halo, à trois cloisons (une seule chez les jeunes), légèrement rétrécies au niveau des cloisons, incolores (contenant des inclusions lipidiques qui disparaissent lorsque les spores sont mortes), par huit, de (15) 17 - 22 (23) x 4 (5) - 7 (8) µm. Micropycnidiospores bacilliformes de (2) 3 - 4 (5) x 1 (1,5) µm. Macropycnidiospores cylindriques, cloisonnées transversalement, à 3 cloisons (rarement 2 ou 4) de (13) 15 - 19,5 (22,5) x (3,5) 4 - 5 (5,5) µm, munies à chaque extrémité d'un appendice mucoïde généralement subglobuleux, peu visible.

Habitat : sur roches calcaires très cohérentes et compactes, dans des milieux très ombragés à l'air ambiant suffisamment humide, ou le climat varie peu en température et hygrométrie tout au long de l'année, non pollués par les engrais ou pesticides. Caractéristique de l'Encephalographetum elisae. Commun en région méditerranéenne. Étages méso-, supra-méditerranéen et collinéen.

 

Remarques : Les Strigula sont saxicoles, corticoles ou foliicoles, et préfèrent des sites ombragés et humides (dans des gorges, le long de rivières ou ruisseaux) et de faibles variations microclimatiques. Deux autres espèces dont les ascomes sont inconnus, diffèrent de S. calcarea par leurs macropycnidiospores : également à 3 cloisons, mais plus petites [(10) 11,5 - 14,5 (16) x (2,5) 3 - 4,5 (5,5) µm ] chez S. cavicola Cl. Roux et Bricaud ; à 4 - 7 cloisons et plus longues [(15,5) 19,5 - 27 (33,5) x (3) 3,5 - 5 (6) µm] chez S. endolithea Cl. Roux et Bricaud.

 

Bibliographie : Le genre Strigula en Europe et Macaronésie par C. Roux, E. Sérusiaux, avec la collaboration d'O. Bricaud et B. Coppins, Bibliotheca Lichenologica, 2004, 96 pages.

 

Cette espèce a fait l'objet d'une fiche détaillée

publiée dans le bulletin AFL 2010_1 par Jean-Michel Sussey

 

 

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