Association Française de Lichénologie - Les champignons lichénisés de France - AFL


 
 
 
 
 

Solorina crocea (L.) Ach. [ID1]


 

Ascomycota - Lecanoromycetideae - Peltigerales - Peltigeraceae

 

Photos 1 et 2 Jean-Louis et Bernadette Martin - bord du fjord Storfjorden - 2010 - (Norvège) -

Photo 3 Jean-Pierre Gavériaux - session AFL 2001 en Haute-Savoie - (74) -

Photo 4 Jacques Haine - 2012 - vallée de la Maurienne - Savoie - (73) -

Photo 5 - Olivier Gonnet - 7/9/2014 - Mont Cenis - Savoie - (73) -

Photo 6 Jean-Michel Sussey - 21/8/2001 - Argentière, alt. 2000 m - Haute-Savoie - (74) -

Texte : Jean-Pierre Gavériaux et Jean-Michel Sussey.

 

Thalle foliacé formant de grandes rosettes (jusqu’à 10 cm de diamètre),  à lobes arrondis à la marge, recourbés vars le haut. Face supérieure vert grisâtre à vert brunâtre à l'état sec, vert olive à l'état humide. Face inférieure rouge safran (orangé vif), parcourue de veines brunâtres ramifiées.

Photosymbiotes : algues vertes (Coccomyxa) et cyanobactéries (Nostoc) formant une couche sous la couche algale. Parfois présence de céphalodies internes à cyanobactérie du genre Nostoc, dont les cellules sont en amas et non en chainette.

Chimie : médulle et face inférieure K+ pourpre.

Apothécies : 2-10 mm de Ø, peu enfoncées dans le thalle, ± rondes, immarginées, à disque brun foncé, plan à légèrement convexe.

Épithécium brunâtre, hyménium et hypothécium incolores ; Paraphyses simples, non ramifiées, incolores, avec l’apex brun non renflé.

Ascospores ellipsoïdales, incolores au début puis devenant brunes, unicloisonnées, non constrictées à la cloison, par 6-8 dans chaque asque, 34-55 × 10-14 µm.

Habitat : espèce terricole et saxiterricole, calcifuge, aéro- et surtout substrato-hygrophile, chionophile (surtout dans les combes à neige), acidophile, non ou peu nitrophile. Étages subalpin et surtout alpin et nival.

Commun dans toute le France, au dessus de 900 m d'altitude.

 

Étymologie : Solorina vient du grec « solos » = disque ou orbe et de « rhinos » = bouclier ( la dénomination évoque l’aspect scutelliforme et orbiculaire de ses apothécies) / crocea vient du nom latin du safran, crocus sativus ( en raison de la couleur de la face inférieure du thalle, semblable à celle des étamines du safran).

 

Remarques : Plusieurs champignons lichénicoles parasitent le thalle de Solorina crocea : Cercidospora punctillata, Corticifraga peltigerae, Protothelenella croceae, Rhagadostoma lichenicola, Rhagadostoma lichenicola, Stigmidium croceae.

 

Bibliographie

- Roux Cl. et coll., 2020. Catalogue des lichens et champignons lichénicoles de France métropolitaine. 3e édition revue et augmentée. Édit. Association française de lichénologie (A.F.L.), Fontainebleau, 1769 p.

- Clauzade G. et Roux C., 1985 - Likenoj de Okcidenta Eŭropo. 893 p.

- Gavériaux J.-P., Les cyanobactéries des lichens, 2018 - Bull. Ass. fr. Lichénologie 43(1) : 129-146.

- Nimis P.L. et Martellos S., 2004 – Keys to the lichens of Italy – I. Terricolous species. Goliardiche edit., Trieste, 341p. (p.102, n° 41).

- Smith C. W., Aptroot A., Coppins B. J., Fletcher A., Gilbert O. L., James P. W. et Wolseley P. A., 2009 – The lichens of Great Britain and Ireland. The British Lichen Society and the Natural History Museum Publications édit., London, 1046 p.

- Van Haluwyn C., Asta J., Boissière J.-C., Clerc Ph., avec la collaboration de Gavériaux J.-P., 2012 – Guide des lichens de France. Lichens des sols. Belin édit., Paris, 224 p. (p. 60).

 

Cette espèce a fait l'objet d'une fiche détaillée dans le bulletin AFL 2021-1

dans le cadre des fiches du débutant publiées depuis 2002 par Jean-Michel Sussey

 

Petite clé de détermination des espèces du genre Solorina (JP Gavériaux)

Clé très simplifiée établie à partir de la clé de Claude Roux (Likenoj de Okcidenta Europo - 1985)

 

- Thalle foliacé en général bien développé (parfois réduit à un collier entourant l’apothécie), gris-vert à ± vert vif en présence d’eau ; pas de cortex inférieur sauf sous les apothécies ; étroitement appliqué au sol par des rhizines peu nombreuses mais robustes.

- Algues Coccomyxa (fusiformes avec un chloroplaste pariétal longitudinal et des zones claires dépourvues de cytoplasme) et Nostoc dans des céphalodies internes ou externes.

- Apothécies lécidéines enfoncées dans le thalle, asques de type Peltigera, ayant de 2 à 8 spores brunes, unicloisonnées. Pycnides inconnues.

- Les Solorina sont des lichens terricoles surtout fréquents dans les hautes montagnes et les régions froides.

 


 

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