Association Française de Lichénologie - Les champignons lichénisés de France - AFL


 
 
 
 
 
 

Melanelia stygia  (L.) Essl. = Parmelia stygia

Photos 1-2 Olivier Gonnet - 4/8/2011 - Mont Cenis - 2081 m - Savoie - (73) -
Photos 3-6 Olivier Gonnet -  6/10/2011 - Restonica - Corse - (20) - 
Photos 7a-7b et texte Jean-Michel Sussey - 20/8/2013 - Saint-Pierre-la-Bourlhonne - (63) -

 

Ascomycota - Lecanoromycetideae - Lecanorales - Parmeliaceae

 

Thalle : foliacé, 3-6 cm de Ø, brun olive sombre à brun foncé presque noir, brillant, constitué de lobes souvent imbriqués les uns dans les autres, convexes, rigides, courts (1-5 mm), étroits (0,5-2 mm), très variables, les lobes périphériques étant ramifiés dans toutes les directions. Face inférieure noire, plissée, avec de rares rhizines simples et dispersées. Présence de pseudocyphelles laminales, bien visibles, punctiformes, avec un rebord souvent épais et nombreuses pycnides (loupe x10) ; voir encadré de la photo 2 (Ps = pseudocyphelles / Py = pycnides immergées dans le thalle).

Photosymbiote : algue verte appartenant au genre Trebouxia.

Chimie : thalle et médulle C- et N- ; thalle K- ;  médulle K + jaune puis souvent rouge, P + orange rouge . La variété  septentrionalis Lynge, à médulle P- est un simple chémotype sans valeur taxonomique.

Apothécies : 2-7 mm de Ø, brun noir, non ou courtement pédonculées, à disque concave puis plan et ondulé ou convexe, brun noir, brillant, et à bord thallin grossièrement crénelé et verruqueux.

Spores ellipsoïdales, simples, incolores, par huit, de 7-10 x 4-6 µm.

Pycnides toujours nombreuses sur toute la surface supérieure du thalle, très visibles (même à l’œil nu), à cause de leur ostiole largement ouvert. Pycnidiospores bacilliformes de 3,5-5,5 x 1 µm.

 

Écologie, répartition : Saxicole, calcifuge. Sur le sommet ou les surfaces inclinées de rochers siliceux, dans des stations moyennement humides, exposées tant au vent ou à la pluie qu’au soleil. De l’étage montagnard à l’étage nival, mais exceptionnellement présent dans la forêt de Fontainebleau, à l’étage collinéen.

 

Récolte : Herb. JMS N° 2855

- Date : 20.08.13. Lieu : 63480 Saint-Pierre-la-Bourlhonne, chaos granitique des Rochers de la Chapelle. Alt. : 1500 m. - Support : rocher granitique exposé à tous les temps.

 

Étymologie : Melanelia vient du grec « melanos » = noir et du suffixe latin « elia » = diminutif de couleur ; stygia vient du latin « stygis » = le Styx, les Enfers et du suffixe « ia » = indique l'origine (des Enfers, à cause de sa couleur sombre, noire ou noir olivâtre).

 

Synonymes : Cetraria stygia (L.) Schaer., Imbricaria stygia (L.) DC., Lichen fahlunensis L., Lichen stygius L., Parmelia fahlunensis var. stygia (L.) Schaer., Parmelia reagens (Servít) Gyeln., Parmelia stygia (L.) Ach., Parmelia stygia var. septentrionalis Linge.

 

Remarques : Allantoparmelia alpicola, qui a la même écologie que Melanelia stygia, n’a pas de pseudocyphelles, et sa médulle est C + rouge, KC + rouge et P + jaune.

Chez Melanelia hepatizon, la médulle est K+ jaune puis rouge et P+ jaune ; les pseudocyphelles sont marginales et laminales.

 

Bibliographie :

Ahti T. et Thell A., 2011 - Melanelia – in A. Thell et R. Moberg (coord.), Nordic Lichen Flora 4, 184 p. (p.71, n° 6).

Clauzade G. et Roux C., 1985 - Likenoj de Okcidenta Eŭropo. Illustrita determinlibro. Bull. Soc. bot. Centre-Ouest, n° spéc. 7, S.B.C.O. , 893 p. (p. 561, n°41).

Roux C. et coll., 2013 - Catalogue des lichens de France, p. 696 et 698.

Van Haluwyn C. et Lerond M., 1993 - Guide des lichens. Lechevalier édit., Paris, p. 316.

Wirth V., 1995 - Die Flechten Baden-Württembergs (tome 1). Ulmer, Stuttgart, p. 656.

 

Cette espèce a fait l'objet d'une fiche détaillée dans le bulletin AFL 2014(2)

dans le cadre des fiches du débutant publiées depuis 2002 par Jean-Michel Sussey

 


 

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