Association Française de Lichénologie - Les champignons lichénisés de France - AFL


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Thalle sorédié
hypothalle périphérique blanc et lisse

Lecanora variolascens Nyl. = Lecanora bavarica Poelt = Lecanora subfusca var. variolosa Körb.

Photos Serge Poumarat - Texte de Claude Roux et Serge Poumarat
28/11/2016 - sur branches obliques de Juniperus oxycedrus - Saint-Julien, oppidum de Gourdane, alt. 570 m - Var - (83) -.


 

Ascomycota - Lecanoromycetideae - Lecanorales - Lecanoraceae

 

Thalle : à algue protococcoïde, blanchâtre, grossièrement granuleux, à sorédies d'abord délimitées et arrondies ou un peu irrégulières mais fusionnant précocement entre elles puis envahissant la presque totalité du thalle et lui donnant une couleur de blanchâtre à gris-vert pâle et un aspect lépreux. Un hypothalle blanc et lisse est parfois visible à la marge du thalle.

Apothécies : lécanorines, appliquées sur le thalle, de 0,5-1,5 mm de Ø, à disque plan, brun carné mais apparaissant blanchâtre ou beige car recouvert d'une abondante pruine blanchâtre, à rebord thallin d'abord épais puis assez mince, concolore au thalle.

Chimie : thalle (cortex et soralies) K+ (jaune soutenu), C-, KC-, P+ (jaune pâle), rebord thallin des apothécies K+ (jaune), P+ (jaune) et disque K-, P-. Médulle du thalle I-.

Microscopie : (observations de Cl. Roux) spores de subglobuleuses à largement ellipsoïdales, 8-12,5 x 6,5-12 µm. Épithécium brun, riche en cristaux assez grossiers, hyménium et sous-hyménium inspergés de goutelettes lipidiques, amphithécium avec de grands cristaux ou groupe de grands cristaux (jusqu'à 100 µm de diam.) d'oxalate, solubles sans effervescence (des cristaux identiques sont abondants dans la médulle du thalle).

 

Habitat : corticole, sur tronc et branches de conifères (Juniperus, Pinus), ou feuillus (surtout Quercus) sur des phorophytes isolés ou peu denses, de très acidophile à subneutrophile, xèrophile et surtout mésophile, astégophile, photophile ou modérement héliophile, peu ou modérement nitrophile. De l’étage mésoméditerranéen à l’étage montagnard. Ombroclimats subhumide et humide.

Espèce rare : quatre stations connues en France : une dans le Var (Roux et col., 2017, sub L. mugosphagneti), une dans le Vaucluse (Roux, 2017, non publié), une dans les Alpes-de-Haute-Provence (Roux, 2017), une dans les Pyrénées-Atlantique (Malíček et al., 2017). Patrimonial d’intérêt international. Vulnérable.

 

Thalles fertile et stérile présentés : Saint-Julien (Var, 83), oppidum de Gourdane, alt. 570 m, le 28/11/2016. Sur branches obliques de Juniperus oxycedrus. Leg. et det. Claude Roux et herbiers Roux n° 26812 et S. Poumarat 2016-150.

 

Remarques : Lecanora variolascens est une espèce restée assez mal comprise et en particulier rapprochée à tort de L. intumescens, jusqu’à la révision des Lecanora corticoles sorédiés à atranorine par Malíček et al. (2017). Le Lecanora mugosphagneti mentionné par Roux et coll. (2017) à Saint-Julien (Var) est en réalité une forme à thalle presque entièrement sorédié de Lecanora variolascens. L. mugosphagneti diffère en effet de ce dernier par la médulle de son thalle et de son amphithécium riche en petits cristaux et dépourvue de grands cristaux.

Les thalles stériles de Haematomma ochroleucum chémo. ochroleucum diffèrent de ceux de L. variolascens par leur aspect non grossièrement granuleux sous les soralies et leur important hypothalle blanc et non lisse. Lecanora conizaeoides a un thalle P+ rouge orangé, L. compallens a un thalle K- (excepté les soralies qui ont une réaction jaunâtre à K), KC+ (jaune) et P-. S'il est possible de séparer L. barkmaniana (thalle K+ jaune et P+ jaune ou P- et apothécies à bord très crénelé, à disque non pruineux) de L. variolascens quand les thalles sont fertiles, il est par contre plus difficile de séparer les thalles stériles de ces deux espèces. L. barkmaniana a des soralies d'un gris blanchâtre et un peu jaunâtre, plus rarement jaunes, une distribution surtout atlantique.

 

Bibliographie

CLAUZADE et ROUX Cl., 1985. Likenoj de Okcidenta Eǔropo. Illustrita determinlibro. Bull. Soc. bot. Centre-Ouest, nouv. sér., n. spéc. 7, 893 p.

IMSHAUG I. et BRODO I., 1966.– Biosystematic studies on Lecanora pallida and some related lichens in the Americas. Nova Hedwigia, 12 : 1-59. (sous le nom erroné de Lecanora pseudopallida)

LUMBSCH H. T., PLÜPER M., GUDERLEY R. et FEIGE G. B., 1997.– The corticolous species of Lecanora sensu stricto with pruinose apothecial discs. Symbolae Botanicae Upsalienses, 32 (1) : 131–161.

MALÍČEK J., BERGER F., PALICE Z. et VONDRÁK J., 2017. Corticolous sorediate species (Lecanoraceae, Ascomycota) containing atranorin in Europe. Lichenologist, 49 (5) : 431-455.

POELT J. et VĔZDA A., 1981. Bestimmungsschlüssel europäischer Flech­ten. Ergängzungsheft II. Cramer édit., Lehre/Vaduz., 8 + 390 p.

ROUX C., 2017. Lichens et champignons lichénicoles d’Entrevennes (France, Alpes–de–Haute–Provence, 04). Bull. Soc. linn. Provence, 68 : 119-129.

ROUX C. et coll., 2017. Catalogue des lichens et champignons lichénicoles de France métropolitaine. 2e édition revue et augmentée (2017). Édit. Association française de lichénologie (A. F. L.), Fontainebleau, 1581 p.

Photos complémentaires sur le site de Serge Poumarat : [Lichens de Catalogne]

 

 

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