Ascomycota -
Lecanoromycetidae -
Pertusariales - Megasporaceae
Photos 1-3 Jean-Michel Sussey - Photos 4-5 Françoise Guilloux -
Photos 6-9 Olivier et Danièle Gonnet 24/08/2016 - session AFL -
Foncine-le-haut - Jura - (39) - Photos 10-11 Françoise Livet - 5/10/2017
- Plateau de Caussol - Alpes-Maritimes - (06) -
Observation à la loupe
: Thalle
crustacé (3-20 cm de diamètre), plus ou moins lobé au pourtour,
aréolé-fissuré (jusqu’à 1,4 mm d’épaisseur), en rosettes plus ou
moins confluentes, blanchâtres, légèrement ochracées ou bleuâtres et
entourées d’une ligne hypothalline noire. Aréoles de la
périphérie en général très irrégulièrement allongées radialement.
Apothécies aspicilioides (0,3-1,5 mm de diamètre), nombreuses,
par une ou plusieurs dans les aréoles, anguleuses ou
confluentes, à disque noir ordinairement non pruineux (mais
pruineux dans le morpho pruinosa) et à rebord thallin
persistant. Pycnides pyriformes, entièrement enfoncées dans le
thalle, incolores, excepté le pourtour de l’ostiole qui est vert
brunâtre.
Observation au microscope :
Présence dans le cortex du thalle (çà et là) et
dans la couche pigmentaire du rebord thallin de l’apothécie du brun de
subdepressa. Épithécium vert brunâtre, contenant de très fins
cristaux non solubles dans K mais solubles dans N. Hypothécium incolore.
Spores de largement ellipsoïdales à globuleuses,
incolores, par (2) 4 (5) par asque, de (18,5)22,5-27,5(30) ×
(14)17-23,5(25) µm.
Pycnidioconidies filiformes, droites, incolores, de
(6)8,5-13,5(15,5) × 1(1,5) µm.
Algue protococcoïde.
Chimie :
cortex du thalle et médulle K-, C-, KC-, P- ;
épithécium N+ vert émeraude (contenant du vert d’Aspicilia)
; hyménium et hypothécium I+ bleu puis rouge cuivré.
Récolte :
Herb. JMS. N° 3143
- Date : 06.10.17 Lieu :
06460 Caussols, plateau de Caussols, à 100 m. du parking. Alt.
1080 m.
- Support du spécimen : sur un
rocher de calcaire compact émergeant du sol.
- Écologie, répartition :
Saxicole, calcicole. Sur des surfaces horizontales ou inclinées de
rochers ou blocs de calcaire compact. Dans des stations soumises à tous
les temps, bien éclairées et ensoleillées. Commun dans les montagnes
calcaires. De l’étage supraméditerranéen supérieur (assez rare) à
l’étage subalpin (optimum au montagnard et au subalpin).
Étymologie :
Aspicilia
vient du grec
« aspis » = bouclier et de « cilium » = cil (les apothécies
âgées se déchirent sur le côté et ont l'air ciliées) ;
serenensis
vient du mont Serein sur le flanc nord
du mont Ventoux, où il a été découvert la première fois et du suffixe
latin « ensis » = qui indique l’origine.
Remarques
1. Aspicilia serenensis
peut être parfois lichénicole et envahir des thalles d’Aspicilia
calcarea.
2. Aspicilia serenensis qui en
est très proche d'Aspicilia calcarea, A. farinosa et A.
subfarinosa, se distingue de ces trois Aspicilia par
- son thalle notablement plus
épais (à médulle très épaisse),
- ses apothécies nettement plus
grandes, peu ou pas pruineuses (sauf chez le morpho. pruinosa qui est
assez rare) et dont le cortex du bord thallin contient du brun de
subdepressa,
- ses conidies un peu plus
longues,
- son caractère plus orophile.
Bibliographie
Aspicilia serenensis Cl. Roux
et M. Bertrand sp. nov., espèce nouvelle de lichen (groupe d’A. calcarea,
Megasporaceae) par Claude Roux, Michel Bertrand et Anders Nordin,
Bull. Soc. linn. Provence, t. 67, 2016, pages 165-182.
Article disponible sur le site de
Claude Roux
http://lichenologue.org/fr/index.php
cette espèce a fait
l'objet de
l'une des 18 fiches
du débutant
publiées dans le bulletin AFL 2018_1
par Jean-Michel Sussey |
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